. Au préalable, je rejoins Jean-Paul Lecoq sur la nécessité d'un ministre du développement. J'avais trois questions et une remarque. Étant moi-même au conseil d'administration, j'aimerais remercier l'Agence pour l'agilité et la rapidité dont elle fait preuve dans sa gestion de la crise. Une première question de fond, que l'on aura peut-être l'occasion d'évoquer dans le cadre du futur projet de loi : cette crise ne remet-elle pas en cause le modèle de l'aide publique au développement tel que l'on a connu depuis dix-quinze ans, c'est à dire avec une part grandissante des prêts ? C'est bien évidemment lié aux capacités budgétaires que les États donnent et les Assemblées vous accordent. Voyez-vous, si ce n'est une remise en cause, en tout cas un questionnement, sur l'efficacité de l'aide dans ses formes de financement ? L'aide publique au développement est notamment procyclique alors que l'on aurait actuellement besoin d'une aide contracyclique. Mon deuxième point concerne l'appui à la santé communautaire, aux petites communautés. Quels sont les moyens que vous comptez mettre en œuvre pour atteindre le dernier kilomètre de l'aide publique au développement ? Comment allez-vous chercher les acteurs les plus éloignés, notamment dans les pays les plus pauvres ? Mon troisième point, comment comptez-vous appuyer très concrètement les innovations qui existent déjà au niveau local ? Comment pouvons-nous financer les initiatives endogènes ? Une dernière remarque. J'ai été quelque peu déçu par votre propos liminaire qui, pour revenir à ce que disait Jean-Paul Lecoq, ne présentait pas la vision politique qui est la vôtre. Nous avons davantage entendu un compte rendu de l'année écoulée et de la santé financière de l'Agence plutôt que les impacts qui ont été produits sur les populations grâce à vos actions. Je sais aussi que c'est la limite de l'exercice, on ne peut pas tout dire. Mais cela aurait permis de mieux comprendre le lien entre l'orientation politique, donnée par le Gouvernement et l'Assemblée, et l'amélioration du quotidien des populations aidées.