Je suis assez heureuse, en tant que députée, de pouvoir m'occuper des problèmes criants des petits artisans restaurateurs de ma circonscription le matin et de pouvoir ensuite parler des problèmes mondiaux. C'est toute la grandeur et la spécificité du mandat de député. Je voulais, après votre intervention très intéressante, vous interroger sur la question de la souveraineté alimentaire des pays en développement et surtout de l'Afrique. Nous avons eu, ces derniers temps, plusieurs alertes de la FAO, de l'OMS et de l'OMC, sur le fait que les freins à l'exportation pourraient créer une brusque aggravation de la faim dans le monde. La Banque africaine de développement dit qu'en 2025 les importations nettes pour l'Afrique seront multipliées par trois et atteindront 110 milliards de dollars. Nous savons qu'il y a actuellement des surstocks de certains États, des interdictions d'exportation de certains produits comme le blé dans certains pays comme en Russie jusqu'au 1er juillet, une pénurie de main-d'œuvre agricole ainsi que des retards de transports. Tout cela concourt à faire en sorte que la pénurie alimentaire va grandir. Nous avons déjà vu, en 2007, ce que cela a entraîné. Les questions que je pose sont donc : est-ce qu'il faut favoriser la relocalisation pour éviter la dépendance alimentaire ? Quel rôle peut jouer l'aide publique au développement, l'AFD et ses opérateurs, pour minimiser les potentiels impacts de l'approvisionnement alimentaire et ses conséquences inattendues sur le commerce mondial et la sécurité alimentaire ?