Intervention de Hubert Julien-Laferrière

Réunion du jeudi 30 avril 2020 à 10h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Julien-Laferrière :

. D'abord sur la question de l'incarnation politique de ce que l'on appelle encore l'aide au développement. Je comprends que Rémy Rioux ne réponde pas à cette question car c'est une question politique qui dépasse l'AFD. J'y suis revenu dans mes trois rapports budgétaires en appelant à une incarnation politique, c'est-à-dire clairement à un ministre du développement. Sur les fameux 1,2 milliard d'euros. Il y a eu déjà deux projets de loi de finances rectificative. Nous avons trouvé beaucoup d'argent pour aider nos entreprises. Nous ne l'avons visiblement pas trouvé pour l'aide publique au développement. En effet, nous sommes dans la substitution en tout cas dans la réallocation, dans de nouveaux arbitrages plutôt que dans des financements additionnels alors même que pourtant il y a toujours cet engagement de consacrer 0,55 % de notre RNB à l'aide publique au développement. Je voudrais donc savoir pourquoi dans les projets de loi de finances rectificative nous n'avons pas de financements additionnels pour l'aide publique au développement dans le contexte du Covid. Ce qui revient à la question de l'équilibre prêts/dons. Je suis tout à fait d'accord avec ce que vous avez dit sur les prêts. Cependant, il n'empêche qu'il y a un déséquilibre dans l'allocation prêts/dons, alors même qu'il faut rappeler qu'à côté des priorités sectorielles, les priorités géographiques de notre APD, ce sont les pays les plus pauvres. Or, vous l'avez dit tout à l'heure pour les pays les plus pauvres, l'instrument prêt n'est pas le plus pertinent mais c'est bien l'instrument don qui l'est. Cela demande effectivement des financements additionnels qui, en plus, nous permettrons de respecter la trajectoire de 0,55 % du RNB. J'ai une autre question sur l'ampleur du choc économique pour l'Afrique. Il ne faut pas relativiser le drame que va constituer le Covid en termes de décès qui vont venir s'ajouter aux 2 millions de morts par an dus aux trois grandes pandémies que nous connaissons déjà. Sur l'ampleur du choc économique, nous avons beaucoup parlé ici des entreprises françaises en Afrique. Rémy Rioux vous avez parlé du l'entreprenariat africain mais j'aimerais revenir sur les dispositifs qui existent aussi chez Proparco et notamment le dispositif « Choose Africa » de soutien aux entrepreneurs africains. J'avais organisé une conférence à l'Assemblée nationale à ce sujet. La récession en Afrique va tuer comme tue le Covid. Je crois qu'il est très important d'échanger sur le soutien des entreprises françaises en Afrique mais surtout de savoir comment on évite aux entreprises africaines de sombrer parce que cela va avoir des conséquences assez dramatiques.

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