. Je souhaiterais féliciter le directeur pour avoir montré l'adaptation de son administration à une situation en rapide évolution. Mais notre problème, le ministère, l'État et à vrai dire l'ensemble du pays, si nous savons assez bien nous adapter à la situation telle qu'elle évolue, c'est notre très grande difficulté d'anticipation. Or, nous sommes confrontés à un problème tout à fait nouveau. L'Afrique peut être totalement bouleversée par le virus selon l'intensité du mal qui va la frapper, selon qu'elle sera dans la situation de la ville de Pau épargnée par le virus ou dans celle de la ville de Mulhouse gravement frappée. Ce sont des scenarii entièrement différents qui auront des conséquences, selon qu'ils soient roses ou noirs, différentes. Si la pandémie devait prendre un tour dramatique en Afrique, nous assisterions à un retour de toute la population française résidant sur le continent africain, ce qui représente un défi terrifiant et pour l'Afrique et pour nous. Est-il possible d'analyser votre action de faire des schémas pour l'avenir sans adopter une méthode reposant sur des scenarii montrant ce qu'il se passe dans le cadre d'un scénario rose – qui ne le sera jamais à cause de l'incidence de la crise générale – un scénario moyen et un scénario noir ? Je ne voudrais pas que nous nous retrouvions dans la situation décrite dans ces souvenirs par Tocqueville, de cet homme dont la maison brûlait et qui se rassurait en se disant qu'il avait la clé en poche.