Intervention de Jacques Maire

Réunion du mercredi 6 mai 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Je vais essayer de prendre le sujet sur le fondement d'une analyse de plus long terme de l'OMS, et notamment du rapport de l'OMS à la France. Beaucoup a été dit au cours de cette audition. Il se trouve qu'il y a une vingtaine d'années nous avions vis-à-vis de l'OMS une stratégie très offensive. Nous avions réussi à, j'étais moi-même directeur général des affaires internationales du ministère de la santé, faire élire le directeur général du bureau régional Europe de l'OMS, M. Marc Danzon. Pourtant, dès les années 2000, nous avons aussi contribué à financer d'autres instruments, le Fonds mondial en 2002, le Gavi en 2000. Pourquoi ? Parce qu'il y avait probablement l'impression, déjà à l'époque, que l'OMS n'était pas forcément la plateforme qui pouvait faire preuve de réactivité et aller très vite sur ces nouvelles pandémies. Et quand je vois que l'on est passé de 10 à 40 milliards de dollars de financement annuels, et que cela s'est passé sans l'OMS, cela veut probablement dire que cela s'est passé soit sans l'OMS, soit à côté de l'OMS, soit qu'il ne s'est rien passé du tout dans la dynamique de financement international. Comment analysez-vous la stratégie de la France par rapport à l'OMS par rapport à cette époque ? Aujourd'hui, la France est un grand financeur de la santé internationale mais elle concentre ses efforts, de fait, beaucoup plus sur le Fonds mondial pour le sida, sur le Gavi, que sur l'OMS. Quand j'essaye de voir un peu ce qu'on fait concrètement en matière de santé, je constate l'existence du Fonds français Muskoka porté par l'Agence française de développement, mais j'ai du mal à savoir si la France, qui a un discours de renforcement des organisations multilatérales et du cadre mondial, a finalement fait le pari de ces financements verticaux, alors même qu'elle promeut l'institutionnel multilatéral classique. Si elle a fait ce pari, est-ce que c'est par constat de l'incapacité de l'OMS à évoluer assez fortement ?

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