J'avais initialement prévu de vous interroger sur la Russie mais, au vu de tout ce que vous nous avez dit, je vais essayer de prendre une perspective plus globale. Lorsque l'on vous écoute, on est forcément très pessimiste. Pour reprendre ce qui a été dit par les intervenants précédents, il faudrait que nous, députés de la commission des affaires étrangères, puissions avoir des idées de leviers pour éviter le pire. Je voulais vous proposer une contre-analyse, en m'appuyant sur ce que vous avez dit. Vous avez parlé des valeurs. C'est vrai qu'on peut parler de « valeurs asiatiques ». Mais il existe une boussole qui est le droit : le droit international humanitaire, le droit international social, le droit international environnemental. Je pense qu'il faudrait à nouveau s'appuyer là-dessus et que ce n'est peut-être pas impossible de le faire. Je voudrais également revenir sur ce que vous avez dit sur les données. La crise du covid-19 peut nous amener à réfléchir. Des données qui seraient bien gérées et sur lesquelles nous aurions une souveraineté européenne pourraient nous permettre d'avoir une politique publique de santé et d'arbitrer entre les libertés publiques et les politiques de santé. Nous savons faire des choses dans ce domaine. Nous l'avons vu avec le règlement général sur la protection des données (RGPD). Vous avez parlé des institutions internationales. Je pense que l'Europe peut rependre une place plus importante et faire en sorte que ses institutions aient une place plus importante dans la vie du monde. Le voisinage de l'Union européenne et l'Afrique sont des champs géographiques qu'il faudrait beaucoup plus investir et sur lesquels, l'Union européenne, emmenée par la France, a un rôle à jouer.