Intervention de Frédérique Dumas

Réunion du mercredi 13 mai 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédérique Dumas :

. J'apprécie votre discours parce que je pense que le réalisme n'est pas du tout un pessimisme et souvent le déni empêche l'action. Le réalisme permet d'agir. Si nous voulons inverser la tendance, ce sera difficile. Il y a des domaines dans lesquels nous sommes rattrapés. Vous avez mis en avant le caractère non opérationnel de ce discours français technocratique et souvent arrogant, c'est comme cela que nous sommes perçus dans le jeu européen et dans le jeu mondial, avec en plus une forme d'hypocrisie qui est perçue et qui est en partie réelle. Il faut qu'on l'assume pour pouvoir dépasser tout cela. Sur le fait que nous passons de l'ère du pétrole à l'ère des données, je partage cette analyse. Je pense tout de même que l'énergie restera une donnée même si ce n'est pas le pétrole. Je suis fidèle à Jeremy Rifkin et à son livre La fin du pétrole. Je pense que l'énergie, même si elle n'est plus centralisée, jouera un rôle au XXIe siècle. Comme cela va être compliqué de redonner à la France une souveraineté industrielle et technologique sur les données, est-ce qu'un des chemins qui pourraient se dessiner – vous avez parlé du droit sans la force qui ne serait rien et de la force sans le droit qui serait arbitraire – serait d'agir au niveau européen sur la régulation ? Il y a une discussion autour de Thierry Breton sur le digital service act pour s'attaquer au cœur des modèles d'affaire, que ce soit la viralité, l'interopérabilité, l'intégration verticale. Il peut y avoir un pont avec les Américains qui y ont aussi intérêt. Je mets la Chine de côté qui est à la fois le réseau et la régulation. Peut-être pouvons-nous peser à travers d'une régulation qui casserait cette apparente force. Nous n'aurions pas les outils industriels mais nous casserions une partie de la force. Y croyez-vous ? Je suis assez sensible à votre approche sur le traçage et autres, de mettre en avant la dignité face à l'efficacité qui n'est par ailleurs pas toujours avérée. Sur l'application « Stop covid », la discussion porte beaucoup sur le fait que l'application aura un serveur centralisé, avec ce que cela suppose en termes de cyber attaque, ce qui n'est pas le cas des autres propositions, notamment celles qui sont liées aux grandes plateformes et qui sont décentralisées.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.