J'avais quelques questions très courtes. Premièrement, pourriez-vous nous préciser de nouveau si vous êtes favorable à un rapprochement de l'AFD et d'Expertise France – avec la possibilité de garder un statut juridique de type EPIC et non de passer en société anonyme ? Ou êtes-vous plutôt favorable à une intégration – voire une absorption – d'Expertise France, qui deviendrait alors une filiale satellite de l'AFD avec peu d'autonomie ? Quel degré de rapprochement préconisez-vous ? Je pense que, comme l'a dit Michel Herbillon, la question de l'autonomie stratégique – et la capacité de faire en dépit de la dépendance financière qui sera de plus en plus forte – est l'élément essentiel.
Nous devrons l'aborder lors de la discussion du futur projet de loi – j'espère qu'il arrivera cette année – car c'est une question essentielle pour garantir notre capacité à déployer une politique de développement cohérente, lisible et surtout redevable. S'agissant de la question de l'identité, vous évoquez dans le rapport la question de l'Allemagne. C'est intéressant parce que le modèle de la Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GiZ) est différent. Si parfois l'on entend qu'il faut faire une GiZ à la française, ce n'est pas totalement le cas parce, que la GiZ est totalement indépendante de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW). Et justement, sur le terrain, on voit bien que la GiZ se construit parfois en concurrence avec la KfW. L'identité de la GIZ est très forte, justement parce qu'elle dispose d'une pleine autonomie et d'une capacité d'intervention stratégique très forte. Comment voyez-vous la comparaison avec la GiZ allemande ? Peut-être faisons-nous fausse route ? À l'aune de l'exemple allemand, faut-il préserver cette autonomie si l'on veut avoir une expertise puissante, indépendante et reconnue, et si oui, comment ?
Dernier point, je vous remercie d'avoir relevé la question de l'évaluation et la question de la redevabilité. C'est éminemment important et insuffisamment abordé dans ce COM. Il faut être en capacité de rentrer dans l'ère de la redevabilité – ce qui se fera avec la création d'une commission indépendante d'évaluation. Comment voyez-vous la question de l'évaluation et la question de la redevabilité pour qu'elles soient vraiment au cœur du projet stratégique ? Comment en faire un outil de politique publique afin d'informer le citoyen sur l'impact des crédits affectés à l'expertise ?