Intervention de Frédéric Petit

Réunion du jeudi 14 mai 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Je suis tout à fait d'accord avec la manière dont Hervé Berville a présenté la question et avec celle dont Bérengère Poletti a répondu. Ce qui est important, c'est le rapprochement. On est d'accord là-dessus. Aujourd'hui, il existe des pertes d'efficacité qui sont stupides. A été organisée une espèce de concurrence qui est assez française et c'est vers le rapprochement qu'il faut tendre. Je crois qu'il y a des activités qui sont réalisées par Expertise France, mais qui n'entrent pas aujourd'hui dans le champ de l'AFD. Expertise France ne « lâchera » jamais ces activités parce que, dans le cas contraire, elle perdrait sa raison d'être. Je pense à la recherche de financements européens, à la promotion de l'expertise de nos collectivités territoriales qui est faite, qui est bien faite. Je crois qu'il y a aujourd'hui, au sein du conseil d'administration, trois représentants des collectivités territoriales. Celles-ci ont besoin, dans leurs jumelages, de travailler, d'influer sur l'expertise française à l'international.

Je suis aussi tout à fait d'accord avec Hervé Berville sur la comparaison avec l'Allemagne. Je connais bien ce pays. Les questions que nous sommes en train de poser, ce ne sont pas des questions qu'il faut poser à Expertise France, et je trouve que Bérengère Poletti l'a très bien expliqué ; il faut les poser à l'AFD. S'il n'y a pas transparence, c'est parce que l'AFD n'est pas transparente. Parfois, l'AFD oublie de recourir aux ressources françaises. La grosse différence avec la GiZ se trouve là. La GiZ discute directement avec les gouvernements, parce que, derrière elle, elle a le soutien de l'industrie allemande, elle a le soutien des entreprises allemandes. L'AFD, cela lui est arrivé, a pu financer des entreprises chinoises. Donc, c'est plutôt la cohérence de l'action nationale de l'AFD que nous devons questionner beaucoup plus qu'Expertise France. Si l'intégration d'Expertise France dans le groupe AFD se déroulait mal, l'expertise française en mourrait. Mais je suis optimiste. La culture d'Expertise France est solide. En revanche, je suis tout à fait d'accord avec Bérengère Poletti. Lors de l'examen du projet de loi, il faudra qu'on soit extrêmement précis sur la façon dont on va contrôler l'AFD, elle et ses satellites. Il faut plutôt poser la question : comment on contrôlera demain Proparco ? plutôt que d'hésiter à rapprocher des acteurs qu'il faut rapprocher sous peine de dispersion de notre action.

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