Monsieur Edgar Morin, pour des gens comme moi qui étaient étudiants en 1968, vous êtes une référence, nous vous suivons depuis des années et vous félicitons pour vos analyses et votre jeunesse d'esprit. Je ne sais plus qui a dit « Il faut longtemps pour devenir jeune », vous en êtes une illustration. Vous êtes connus pour vos formules qui résument bien les choses, parfois il vaut mieux un bon dessin qu'un long discours. Je me souviens qu'à la fin de 1968, vous aviez eu cette formule qui m'avait marquée : « La vacance des grandes valeurs fait la valeur des grandes vacances », alors que tout le monde partait pour les plages après la fin de mai 68 et le mois de juin. Est-ce qu'aujourd'hui, vous pourriez résumer la crise que nous venons de connaître et les défis qui nous sont lancés par une formule aussi lapidaire et aussi juste ?