Pour Didier Quentin, c'est Pablo Picasso qui a dit « On met longtemps à devenir jeune ». Monsieur Morin, il y a dix ans nous déjeunions ensemble à Lyon lors des « Dialogues en humanités » auxquels vous étiez très fidèle. Vous étiez déjà devenu jeune et vous l'êtes resté. Vous avez dressé des pistes pour l'avenir, à la fois pour la France et pour l'Europe mais également pour le monde et le multilatéralisme. Je voulais vous poser une question : êtes-vous optimiste pour l'avenir ? Vous avez cité Jacques Attali et son « économie de la vie ». Il va falloir transformer nos modes de production et prioriser nos investissements sur cette économie de la vie, c'est-à-dire sur l'éducation, la santé, l'agriculture plutôt que sur des secteurs qui sont pourtant fournisseurs de beaucoup d'emplois. Cela implique beaucoup de courage politique et de transition. Est-ce que l'on en a les moyens ? Êtes-vous optimiste sur ce changement de paradigme ?