Intervention de Éric Girardin

Réunion du mercredi 1er juillet 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Girardin :

Vous l'avez dit, la crise sanitaire du covid-19 n'a pas de frontières. Elle meurtrit à des degrés divers tous les continents. L'Amérique latine constitue à l'heure actuelle le principal foyer de progression de la maladie. Mais face à ce constat, les prises de position de certains des principaux dirigeants de cette partie du globe nous laissent perplexes et nous inquiètent. Le 1er juin dernier, j'ai partagé avec vous la lecture d'un courrier émanant d'une ressortissante argentine Estela Isabel Bini, docteure en sciences médicales, qui a fait une partie de ses études en France et officie actuellement au Mexique dans un hôpital classé covid, dans le cadre d'un contrat négocié avec l'ONU. Elle agit à titre bénévole, ne pouvant retourner en Argentine puisque le pays est confiné. Elle y décrit une situation catastrophique, où la pauvreté, le manque d'hygiène et la malnutrition ne permettent évidemment pas de gérer la pandémie. Elle indique aussi que les gens sont obligés d'aller travailler, tout simplement pour gagner l'argent nécessaire à leur alimentation. Elle explique qu'en termes d'hébergement, la situation est catastrophique avec des cas où douze personnes vivent dans une même pièce, au sol en terre battue, sans eau, sont abusées sexuellement à plusieurs reprises, et ainsi de suite. La description est précise et glaçante.

Je sais que les réseaux diplomatiques que vous animez savent tout cela et réalisent un travail extraordinaire, tout particulièrement en cette période de crise. Mais il me semble que la pertinence et l'authenticité du témoignage de Mme Bini doivent nous amener, collectivement, à agir avec force et détermination en direction des peuples qui souffrent, évidemment dans la limite de notre action diplomatique. Vous l'avez dit, il nous faut mener une action de solidarité en direction des pays les plus fragiles. Je pense qu'évidemment l'Amérique du Sud, l'Amérique latine, en font partie. Il y a sans doute un certain nombre de dispositions à prendre par voie diplomatique. Comment pouvons-nous mieux aider cette partie du monde ? Comment dénoncer les faits et presser les gouvernants à agir ? Peut-être pouvons-nous aussi nous mobiliser, dans le cadre de nos travaux : tout simplement analyser, comprendre et intervenir avec précision et efficacité dans cette partie du monde. J'aimerais connaître votre vision de ce sujet.

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