Nous aurons à nos côtés un concurrent qui ne sera absolument plus solidaire des règles de l'écosystème européen. Nous ne sommes pas naïfs : l'une des raisons du Brexit est précisément la capacité de diverger. Cette divergence reste-t-elle raisonnable ou devient-elle un outil de dumping à travers des zones et des ports francs ? Nous ne sommes pas disposés à ouvrir notre marché sans taxes et sans quotas si aucune garantie ne nous est donnée dans la durée car des dizaines de milliers d'emplois dans les pays de l'Union européenne sont en jeu. Si les Britanniques obtiennent ce qu'ils veulent, ils pourraient devenir un hub d'assemblage de produits à bas prix venant au Royaume-Uni grâce à leurs accords internationaux, qui seraient ensuite exportés chez nous à zéro tarif, zéro quota. No way !
Les services financiers n'entrent pas dans la négociation. Nous pouvons accorder ou retirer des équivalences de manière unilatérale mais il n'y aura pas de « co-management ». De même, les décisions d'adéquation en matière d'échanges de données seront prises de façon indépendante.
Les droits des citoyens acquis jusqu'à la fin de cette année seront garantis. En revanche, après le 1er janvier, les jeunes Français voulant aller au Royaume-Uni ou les jeunes Britanniques voulant venir chez nous seront soumis à une politique extrêmement différente : il n'est plus question de liberté de circulation. Les Britanniques traiteront les citoyens européens comme tous les autres ressortissants du monde entier. Les frais de scolarité des étudiants européens seront alignés sur ceux des étudiants sri-lankais ou indiens.