Nous n'avons pas d'accord avec l'Australie ; Boris Johnson fait référence à l'OMC. Si la négociation n'aboutit pas, le 31 décembre, le Royaume-Uni retombera dans le cadre strict de l'OMC. Cela signifie non seulement des contrôles, mais aussi des taxes et des contingentements pour tous les produits agricoles et industriels. Le Royaume-Uni connaîtrait alors de fortes perturbations sur la moitié de ses exportations.
Par ailleurs, mon mandat est très clair : il n'y aura pas d'accord avec Royaume-Uni sur le commerce sans accord sur la pêche. Nous ne progressons pas dans les négociations car les Britanniques voudraient la souveraineté sur les poissons qui sont dans leurs eaux. Cela n'est pas possible : selon les règles internationales, les poissons n'appartiennent pas aux pays et les stocks sont gérés au regard des contraintes environnementales et scientifiques. L'objet de la négociation est d'obtenir un accord durable et stable sur le partage des eaux et des quotas. Je rappelle que les Britanniques exportent 60 % de leurs produits transformés de la pêche vers le marché unique.
Les positions sont actuellement totalement contradictoires : nous parlons de statu quo ; ils parlent de tout changer. Pour avancer, il nous faut quitter ces deux positions maximalistes. Les Britanniques s'attachent au rattachement zonal, dont nous ne voulons pas, mais il y a aussi les droits historiques, l'intérêt économique des communautés de pêcheurs, les règlements des Nations unies, la gestion de la ressource naturelle. Pour chacune des cent espèces en cause, nous voudrions travailler sur une combinaison de paramètres, pour que les Britanniques obtiennent plus que ce qu'ils ont aujourd'hui sans sacrifier l'activité des pêcheurs européens. Nous n'avons pas beaucoup avancé pour l'instant, et je ne suis guère optimiste.