Intervention de Rodrigue Kokouendo

Réunion du mercredi 7 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRodrigue Kokouendo, président :

Mes chers collègues, nous sommes heureux d'accueillir M. Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères. Je tiens à exprimer les regrets de notre présidente, Mme Marielle de Sarnez, qui ne peut présider l'audition pour raisons de santé. Elle a néanmoins préparé cette réunion avec la plus grande attention. Nous lui transmettons nos salutations les plus chaleureuses.

L'audition sera consacrée à l'actualité internationale. Le ministre reviendra devant nous le 13 octobre pour discuter du projet de loi de finances pour 2021.

Monsieur le ministre, depuis votre dernière audition par la commission le 1er juillet, de graves crises ont continué de secouer le monde et de nouvelles sont apparues. Des décisions importantes pour l'avenir des Européens ont également été prises. Durant ces trois mois, la France s'est attachée à faire prévaloir le respect du droit, la préservation de la paix et le secours aux populations.

Plusieurs crises ont mobilisé l'attention des députés. Nous avons d'abord été touchés par ce qui s'est produit au Liban et marqués notamment par l'image de Beyrouth dévastée par la double explosion du 4 août. Mais le Liban est également meurtri par la crise économique et sociale, l'épidémie du covid-19 et la pérennisation des luttes entre les différents partis. Lors de son second déplacement à Beyrouth le 1er septembre, le Président de la République Emmanuel Macron a fixé une feuille de route pour la reconstruction du Liban, qui s'inscrit dans la ligne du processus de la Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises (CEDRE), piloté par la France. Le Président a annoncé l'organisation d'une conférence internationale à Paris en octobre, afin de mobiliser autour de l'agenda des réformes et de construire le soutien international.

La deuxième crise majeure qui nous intéresse concerne le Mali. Son président Ibrahim Boubacar Keïta a été contraint à la démission après le coup d'État du 18 août. La France a condamné ce dernier sans ambiguïté et demandé le retour à un pouvoir civil. Pourriez-vous nous dire quels sont les derniers développements dont vous avez connaissance ?

L'apaisement actuel en Méditerranée orientale vous paraît-il durable ? La France a, à juste raison, fait preuve de fermeté, mais il est impératif de trouver des voies de dialogue.

Concernant la Libye, qui subit également l'interventionnisme turc, vous avez parlé de « syrianisation » de la situation. Comment la voyez-vous évoluer ? La Libye devient en effet le nouveau terrain d'affrontement de pays étrangers et de combattants syriens, bafouant l'embargo décrété par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Nous parlerons aussi de la Biélorussie. Notre commission a auditionné ce matin Svetlana Tikhanovskaïa. La situation est dramatique, la population désespérée. Nous avons entendu son appel au soutien de la communauté internationale. Quelles actions la France peut-elle à présent entreprendre ? La médiation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) peut-elle aboutir ? Comment analysez-vous le soutien mesuré de la Russie à Alexandre Loukachenko ?

Au cœur de l'actualité, la reprise des combats au Haut-Karabagh nous préoccupe. La France copréside le Groupe de Minsk chargé de trouver une solution pacifique et négociée à ce conflit. Comment expliquer la reprise des combats ? Assistons-nous à une offensive supplémentaire de la Turquie dans la région ?

La dernière crise internationale est celle de Hong Kong. Le principe « un pays, deux systèmes » sur lequel devait reposer la période de transition de cinquante ans n'est plus respecté depuis la promulgation de la loi sur la sauvegarde de la sécurité nationale le 30 juin dernier. Monsieur le ministre, vous avez exprimé votre préoccupation en juillet. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Je terminerai mon propos par l'Europe, en mentionnant tout d'abord le Brexit. À l'heure où la Commission européenne adresse une lettre de mise en demeure au Royaume-Uni pour non-respect de l'accord de retrait, comment voyez-vous le dénouement des négociations sur le partenariat futur ? Nos exigences sur la pêche et la loyauté de la concurrence, l'accès au marché, la circulation et la gouvernance seront-elles prises en compte ? Sommes-nous prêts en cas de no deal ?

Dans le même temps, l'Europe est parvenue à un accord inédit sur un plan de relance le 21 juillet grâce à l'entente du couple franco-allemand. Depuis, des blocages sont survenus en lien avec l'exigence de respect de l'État de droit pour bénéficier des fonds européens. Quand ce plan pourra-t-il être finalisé et sur quel contenu ?

Le Conseil européen des 1er et 2 octobre a pris des décisions importantes en matière de politique industrielle et de transition numérique, notamment en posant les fondations d'une réglementation pour superviser les plateformes internet. Il s'agit d'un sujet d'intérêt pour notre commission – une mission d'information est en cours sur les géants du numérique.

Par ailleurs, au sujet du projet annoncé par Ursula von der Leyen de refonte du règlement de Dublin sur l'accueil des réfugiés, va-t-on enfin vers un droit d'asile commun, vers une harmonisation du droit d'asile et des conditions d'accueil des demandeurs d'asile en Europe ?

Enfin, nous savons, monsieur le ministre, que vous voulez nous dire deux mots sur l'Alliance pour le multilatéralisme qui rencontre un franc succès.

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