Intervention de Guy Teissier

Réunion du mercredi 7 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuy Teissier :

Monsieur le ministre, je vous remercie d'avoir dressé devant nous ce vaste panorama de la situation mondiale, pour le moins préoccupant.

Il est indispensable de mettre certains éléments historiques en perspective pour mieux comprendre ce qu'il se passe et permettre une sortie de crise. Il faut rappeler qu'au cours de l'histoire, 90 % du territoire arménien a été confisqué par les Turcs. Le peuple arménien a subi le premier génocide de notre ère, avec 1,5 million de personnes déportées et massacrées. Cela compte dans les mémoires et dans l'histoire que nous vivons.

Le Président de la République a eu des mots forts : il a reconnu sans équivoque que ce sont les Azerbaïdjanais qui ont, sans aucune raison apparente, attaqué le Haut-Karabagh et, par voie de conséquence, l'Arménie. Cette agression azéro-turque envers les Arméniens justifie des sanctions fortes à l'égard de la Turquie et du régime dictatorial d'Aliev. La Turquie retrouve ses vieux démons d'un expansionnisme tous azimuts. Nous retrouvons les Turcs en Syrie, en Libye, en Grèce, et ils sont aux côtés des Azerbaïdjanais, turcophones. Il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, jusqu'à la fin de la Première guerre mondiale, l'Azerbaïdjan était une terre turque.

Il faut s'interroger sur la possible exclusion de la Turquie de l'OTAN. Peut-elle encore être membre de l'OTAN alors qu'elle se retrouve très souvent face à ses alliés – nos alliés – traditionnels ?

Je m'étonne que vous n'ayez pas plaidé pour de fortes sanctions économiques, monsieur le ministre. Nous les avons prises contre la Russie lors de l'invasion de la Crimée. Il est important de les prendre contre la Turquie.

La France est membre du Groupe de Minsk depuis longtemps. Il semblerait que le statu quo ait convenu à tout le monde – aux Russes, aux Américains, comme à nous. Nous n'avons jamais pris une position tranchée : pour la paix dans cette région, il est temps, avec la communauté européenne, une fois les sanctions prises, de reconnaître que le Haut-Karabagh est une terre arménienne. Cette région est occupée depuis la nuit des temps par 90 % d'Arméniens. C'est un caprice de Staline, qui l'a annexée à l'Azerbaïdjan, qui est source de l'actuel conflit.

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