Monsieur le ministre, ma première question porte sur les Ouïghours. Certes, vous avez répondu le 6 octobre lors des questions au Gouvernement, mais certains autres sujets abordés aujourd'hui ont également pu faire l'objet de questions au Gouvernement. En outre, les termes que vous avez utilisés ne suffisent pas à comprendre et à clarifier la position du Gouvernement sur ce qu'il se passe en Chine. Il s'agit d'un massacre d'une ampleur et d'une violence inégalées. Je suis donc très étonnée que vous ayez si peu abordé le sujet dans votre propos liminaire.
Un comité parlementaire de solidarité pour le peuple ouïghour s'est constitué le 30 septembre. Vous avez sans doute lu notre tribune parue dans Libération. Ce comité rassemble des membres du groupe Socialistes et apparentés, du groupe Écologie Démocratie Solidarité (EDS), et des groupes de La France insoumise, de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) et Libertés et Territoires.
La situation des Ouïghours alarme de nombreux groupes de notre assemblée. Nous nous inquiétons des camps en Chine et des pratiques de torture qui sont employées – stérilisation et avortement de masse, travail forcé, etc. C'est d'une violence inouïe. Vous estimez qu'il s'agit de violences injustifiables. Nous pouvons aller plus loin dans la dénonciation, comme dans les moyens mis en œuvre, pour que notre parole se fasse entendre. Or nous n'entendons pas la parole de la France.
Nous l'avons en revanche particulièrement entendue sur le Liban. Les termes employés par le Président de la République donnent l'impression que le Liban est sous protectorat français. La façon dont le Président de la République s'exprime sur la situation des dirigeants et du peuple libanais constitue une ingérence inacceptable.
D'un côté, l'ingérence est inacceptable, et de l'autre le silence de la France est coupable s'agissant des Ouïghours. Je vous demande solennellement de clarifier votre position sur ce qui se passe en Chine : que faire à l'égard des entreprises françaises qui se trouvent, de fait, complices de cette situation du fait de leurs activités sur place ?