Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mercredi 7 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Monsieur le ministre, j'ai retenu de vos propos quelques phrases clés : la politique du fait accompli ne pourra plus constituer la politique française, et vous reviendrez au droit international – c'est intéressant. J'ai noté aussi que vous aviez mentionné la fermeté française, dans sa justesse.

J'évoquerai tout d'abord le soutien apporté par la France au président comorien Azali Assoumani, plutôt qu'à son peuple. En 2018, ce putschiste a organisé un vote sur une réforme constitutionnelle dont les observateurs internationaux – notamment ceux issus de l'Union africaine – ont reconnu que le résultat était issu d'un bourrage d'urnes. La France, qui n'aurait jamais dû reconnaître ce résultat – c'est son attitude ailleurs, pourquoi pas ici ? – doit demander à l'exécutif de reprendre les présidences tournantes et de remettre en place des élections en novembre, comme proposé dans la constitution issue de la réconciliation nationale en 2001. Agir ainsi et faire respecter les accords, notamment ceux signés sous l'égide de la France, serait gage de paix.

La France devrait également avoir un avis sur la candidature de M. Ouattara pour un troisième mandat, en contradiction avec la constitution ivoirienne et avec ses propres engagements – engagements d'ailleurs salués par le Président Macron. En outre, la France compte-t-elle s'exprimer concernant la répression qui s'abat sur les démocrates ivoiriens ?

Après la parution du rapport du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur le Sahara occidental, une question fondamentale se pose : quel rôle la France joue-t-elle ? J'aborde ce sujet, car M. le ministre a souligné que la politique française ne s'appuierait plus sur le fait accompli et a mis en avant le retour au droit international ! J'en suis satisfait mais la question du Sahara occidental est donc posée. Il n'y a pas de commissaire de l'ONU sur ce territoire. Monsieur le ministre, avez-vous agi auprès de l'ONU pour y remédier ?

Un an après le grand dialogue national au Cameroun, les fractures au sein de la société demeurent. La France soutient le président Paul Biya depuis toujours, mais ce n'est plus acceptable. Que compte faire la diplomatie française ?

Enfin, compte-t-elle réagir face à l'offensive saoudienne et israélienne de réconciliation qui se fera sur le dos de la Palestine ? La France ne pourrait-elle pas enfin se rallier aux peuples opprimés pour faire avancer la cause de la paix dans le monde, puisque c'est de cela qu'il s'agit lorsque l'on discute avec le ministre des affaires étrangères ?

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