Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du mercredi 7 octobre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

En Biélorussie, des dizaines de milliers de personnes manifestent dans les rues. Ne faites pas des comparaisons hâtives. Il se trouve qu'un processus démocratique est en cours en Côte d'Ivoire, même si on peut débattre de la nouvelle constitution – mais ce n'est pas mon rôle ; ce serait vraiment de l'ingérence.

Vous savez pourquoi nous en sommes là. La situation fait suite au décès du Premier ministre Coulibaly, survenu peu de temps avant les prochaines élections présidentielles prévues le 31 octobre. Le président Ouattara a estimé devoir se représenter, c'est son libre choix. Nous souhaitons simplement que les élections se déroulent dans l'impartialité et dans un climat apaisé.

Je m'étais engagé à me rendre au Cameroun à partir du moment où le président Biya ferait des gestes d'apaisement. C'était en octobre 2019. J'ai alors discuté franchement avec lui, et avec son gouvernement, notamment sur la nécessité d'une décentralisation afin d'apaiser la crise au nord-ouest et au sud-ouest du pays.

À la suite du décès en détention du journaliste Samuel Wazizi, nous appelons les autorités camerounaises à mener une enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de sa mort et à faire le nécessaire pour rétablir la confiance sur la scène politique intérieure. Nous avons toujours tenu ce discours, y compris lorsque je me suis rendu sur place. L'intérêt des Camerounais est de favoriser le dialogue entre les différentes parties prenantes aux élections régionales prévues en décembre, en vue d'un scrutin transparent, dans un climat politique apaisé. Nous développons la même logique en Côte d'Ivoire.

M. Hubert Julien-Laferrière, nous avons salué l'accord entre les Émirats arabes unis et Israël car il contribue à la stabilité et à la paix, mais avons également rappelé plusieurs fois publiquement que les annexions devaient être définitivement suspendues et que le contexte nouveau devait favoriser la relance d'une négociation en vue d'aboutir à une solution à deux États. Notre position est très claire. Nous avons pris contact avec l'Allemagne, la Jordanie et l'Égypte pour engager un processus en ce sens. Je me suis rendu à Amman pour cette rencontre, publique, qui a donné lieu à une conférence de presse.

Toutefois, vous n'êtes pas sans savoir qu'un événement majeur doit avoir lieu le 4 novembre de l'autre côté de l'Atlantique, et bloque de nombreuses discussions internationales, sur ce sujet comme sur d'autres.

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