Merci beaucoup à Jean François Mbaye pour sa présentation et pour son travail : nous ne pouvons qu'appuyer ses propos sur l'enjeu que représente l'eau.
Je voudrais tout d'abord dire quelques mots sur la dimension internationale : l'eau ne sera peut-être pas directement la cause de conflits armés entre pays, mais elle constitue un facteur de tension supplémentaire dans certaines régions du monde. Les responsables des pays concernés, à commencer par le président du Niger, affirment eux-mêmes que la réduction de l'alimentation en eau du lac Tchad est l'une des causes du développement de l'islamisme radical et du terrorisme dans cette région. On ne peut pas faire comme si on ne voyait pas les conséquences que cela peut avoir : il est absolument nécessaire d'étudier la question du rôle de la pénurie en eau ou des difficultés d'accès à l'eau dans la déstabilisation de ces régions, parfois très peuplées, comme dans le Nigeria voisin.
C'est un enjeu pour la France également, même s'il est sous-estimé. Notre rôle de responsables politiques est, sinon d'alerter, du moins d'éclairer nos concitoyens sur le fait que l'alimentation en eau potable dans certaines régions pourrait poser problème du fait du réchauffement climatique. Même en limitant les émissions de gaz à effet de serre, nous n'échapperons plus à un certain nombre d'effets du réchauffement climatique, raison pour laquelle nous devons lutter à la fois contre ses causes et ses effets, même s'il est parfois difficile de faire partager ce raisonnement dans notre pays.
Il nous faudra faire preuve d'innovation et nous appuyer sur de nouvelles méthodes, telles que la renaturation, certaines pratiques agricoles – j'ai vu des exemples très intéressants en Afrique –, ainsi que sur des innovations technologiques concernant le traitement de l'eau, son recyclage – qui n'est pas beaucoup pratiqué dans notre pays – ou encore son stockage. Or des responsables politiques de premier plan de notre pays s'opposent frontalement à toute politique du stockage de l'eau. On a ainsi pu constater le week-end dernier que M. Mélenchon et M. Jadot, s'opposaient à des mesures qui avaient pourtant été négociées sur le terrain. Cette incapacité à prendre en compte la nouvelle donne sur l'eau est assez inquiétante. Cela soulève également la question des progrès de la génétique : on ne pourra pas indéfiniment balayer d'un revers de la main les progrès dans ce domaine, notamment dans l'agriculture et la sylviculture, qui nous permettraient de faire face au phénomène de sécheresse prolongée.
Enfin, notre rapporteur pour avis pourrait-il nous donner des informations complémentaires sur la politique française de soutien à la coopération internationale et au développement local concernant l'utilisation des différentes techniques de traitement de l'eau pour un meilleur accès à l'eau potable ?