Intervention de Hervé Berville

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Berville :

La crise actuelle a montré la nécessité d'une solidarité accrue sur les questions de santé, de climat, mais aussi sur les questions de croissance économique. La coopération est nécessaire pour coordonner les plans de relance et éviter qu'un pays avance plus vite que d'autres. Il faut éviter que les pays en développement ne se retrouvent dans une situation économique très compliquée.

Depuis trois ans, la France a fait preuve de leadership dans ce domaine, et les crédits ont augmenté significativement. Nous pouvons aussi nous féliciter que les recommandations émises par le Parlement aient été suivies d'effets et traduites au niveau budgétaire ; je pense par exemple à la volonté de donner plus de place aux diasporas.

Cette augmentation des crédits budgétaires, qui n'est pas une fin en soi, a permis à la France d'être plus crédible et audible sur la scène internationale. Nous avons vu, l'année dernière, au G7, la capacité de la France et des diplomates français à prendre l'initiative sur la scène internationale ; je pense notamment au fonds Muskoka et au financement de l'entrepreneuriat féminin.

La mission APD va, à elle seule, augmenter de 684 millions d'euros, ce qui est inédit. En effet, l'APD ne se résume pas simplement à la mission APD, mais on s'intéresse à celle-ci car elle est pilotable et peut faire l'objet d'arbitrages politiques importants. Il faut souligner qu'il s'agit d'une des missions qui augmente le plus fortement – +17 % – parmi toutes les autres missions budgétaires. Cette augmentation de crédit nous permettra de cibler les priorités géographiques et sectorielles, ainsi que d'atteindre l'objectif de 0,7 % du RNB. Je ne suis pas un fanatique de cet objectif en lui-même, mais il nous donne une crédibilité internationale et nous permet de faire partie du concert des nations qui atteignent ces objectifs.

Le projet de loi attendu nous permettra non seulement de disposer d'une programmation, mais aussi de traduire législativement les engagements de la France pour l'agenda 2030 et l'Accord de Paris. Il refondera nos relations avec nos partenaires, notamment l'Afrique. Je veux avoir une pensée notamment pour les jeunesses du Mali, du Cameroun, de la Guinée et du Nigéria, car cette politique de partenariat doit contribuer à les aider à prendre leur avenir en main.

En outre, je souhaite évoquer deux sujets importants, qui illustrent la volonté de mener ces politiques de développement sur le long terme. Tout d'abord, l'évasion fiscale : la France a investi à hauteur de 90 millions d'euros pour améliorer la transparence et lutter contre l'évasion fiscale. Il s'agit de politiques de développement de long terme, qui permettront de sortir de cette relation d'aide un peu coloniale que l'on pouvait avoir.

Ensuite, la question de l'investissement en zone fragile et dans les crises humanitaires est prioritaire, bien que trop faible encore en France par rapport à d'autres pays. Il est en augmentation cette année, grâce à une contribution plus importante de la France au Partenariat mondial pour l'éducation, mais la France doit davantage investir pour l'éducation dans les zones fragiles.

Nous avons donc un budget qui nous permettra d'être crédible à l'international et de défendre nos priorités. C'est avec détermination que le groupe LaREM votera ce budget, qui est en hausse pour la troisième année, et nous attendrons avec impatience le projet de loi de programmation et d'orientation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.