Merci, madame la rapporteure, pour votre clairvoyance sur l'aide publique au développement, reflet de votre investissement sur le sujet. L'augmentation historique du budget de la France à l'aide publique au développement est une bonne chose, et votre proposition de créer une commission d'évaluation indépendante l'est aussi, car l'efficacité de l'aide est primordiale pour que la qualité l'emporte la quantité. Autrement dit, en termes agro-économiques, ce n'est pas en augmentant indéfiniment les surfaces de production agricole que l'autosuffisance alimentaire s'étend à tous les pays, mais bien en veillant à l'optimisation des rendements qu'il y a gains de production.
Il faut donc s'appuyer sur les projets existants des États bénéficiaires de l'APD et collaborer en tant que partenaires allant dans la même direction. L'aide géographique et sectorielle doit être continue dans le temps et l'espace. Comme vous le signalez, il faut sortir de cette compétition où les intérêts particuliers des pays donateurs prévalent sur la concordance et la cohérence des projets des territoires. Fédérer tous les acteurs du multilatéralisme tout en s'adaptant aux contraintes politiques, économique et régionales, est indispensable. L'aide aujourd'hui doit être multilatérale, et non plus franco française.
Aussi, qu'en est-il du positionnement de l'Union Européenne et de l'Union Africaine sur ce sujet ? Comment envisager notre aide, quand il s'agit de pays qui bafouent ouvertement la démocratie et les droits de l'humain ? Comment se positionner en tant qu'acteurs et facilitateurs de projets, sans rentrer dans la course effrénée au leadership, à la concurrence ouverte entre teams d'experts au service de leur carrière et non des projets ? Enfin, comment faire pour aider les populations totalement exclues des politiques publiques à se rattacher aux projets d'aides internationales, tout en construisant un réseau de développement durable qui permette à terme d'implanter et de consolider la démocratie dans les pays les plus fragiles de la planète ? L'urgence sanitaire, climatique, économique et sociale nous imposent des résultats imminents et tangibles.