Madame Lenne, je trouverais également merveilleuse l'idée de la création d'une équipe européenne, afin de mieux coordonner l'aide publique au développement. S'il existe à ce jour des exemples de coopérations, elles restent cependant très fonctionnelles et moins politiques. Le Conseil européen du 16 octobre 2020 a décidé de renforcer et de renouveler le partenariat stratégique avec l'Afrique ; j'espère que nous pourrons y entrevoir les prémices d'une équipe européenne pour le développement.
Au sujet des droits de l'Homme, il s'agit bien de l'une des priorités de l'aide publique au développement, mais qui se heurte parfois aux réalités de terrain. S'agissant de l'égalité entre les femmes et les hommes, qui a été abordée par Mme Clapot, je tiens à mentionner des avancées majeures, comme le fonds Mukwege, qui vient en aide aux femmes victimes de violences lors des conflits. Il existe également un « Forum génération égalité » actuellement en préparation, qui viendra renforcer les droits des femmes, et plus généralement les droits de l'homme. Nous devons effectivement continuer à porter le message des droits de l'homme à notre échelle, mais également à l'échelle européenne.
Monsieur Mbaye, je dois avouer ne pas disposer d'information sur la répartition des fonds entre les quatre piliers de l'initiative ACT-A. La ventilation des différents fonds n'est probablement pas encore actée, dans la mesure où l'ensemble des contributions n'a pas encore été versé. Le forum de Paris sur la paix sera peut-être l'occasion de trouver des réponses à ces questions.
Monsieur Dumont, je ne partage pas du tout votre point de vue, comme vous pouviez vous en douter. Parmi les grands acteurs de l'aide publique au développement, il y en a peu – pour ne pas dire aucun – qui souhaite lier ses actions aux questions migratoires.
S'agissant de l'augmentation de la contribution à l'éducation, Monsieur Maire, je pense également qu'il s'agit d'une absolue nécessité. Concernant le Partenariat mondial pour l'éducation, j'appelle néanmoins votre attention sur le fait que la France a multiplié par dix sa contribution pour atteindre les 200 millions d'euros sur la période 2018-2020. Auparavant, la contribution française n'était que de 17 millions d'euros. Il s'agit là d'un premier pas, même s'il n'est pas suffisant. L'éducation doit demeurer l'une des priorités absolues de l'aide publique au développement.
Madame Tanguy et monsieur Julien-Laferrière, je partage l'idée que 50 % des recettes de la TTF devraient être affectés à l'aide publique au développement, et j'ai également cosigné des amendements en ce sens. Nous devrions développer une stratégie différente en nouvelle lecture et adopter une démarche collective pour déposer un seul et unique amendement visant à affecter 50 % de la TTF à l'aide publique au développement. Cela nous permettrait d'opposer un argument construit au rapporteur général, et d'éviter les confusions entre hausse de l'affectation et hausse du taux de la TTF, qui sont deux débats distincts. En effet, la crainte d'une hausse des taux a souvent occulté le débat sur l'affectation de la TTF, et cela nous a desservi. En somme, je pense que nous devrions discuter tous ensemble, au sein de notre commission, de l'élaboration d'une stratégie commune à ce sujet.
J'ajoute, pour répondre à la question de Mme Clapot, que l'AFD inclut effectivement le critère de l'égalité entre les hommes et les femmes dans ses projets. Pour ce qui est de la coopération décentralisée, je ne suis pas certaine que l'ensemble des collectivités territoriales participant à l'aide publique au développement prenne en compte cette dimension, et c'est peut-être notre rôle en tant que parlementaire d'aller discuter avec ces collectivités territoriales, et de les inciter à prendre en considération cet objectif.