Intervention de Michel Fanget

Réunion du mercredi 28 octobre 2020 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Fanget :

Madame la rapporteure pour avis, je vous remercie pour votre excellent rapport.

C'est peu de dire que le commerce extérieur est particulièrement atteint par la crise économique actuelle, qui aura sans doute des effets à long terme et nous impose de faire preuve d'une capacité de rebond et de transformation sans précédent. Il n'y aura pas de retour à la normale ; nous devons anticiper les mutations à venir. Celles-ci étaient cependant en germe depuis plusieurs années, de sorte que les ministères concernés avaient déjà largement fait évoluer les outils de notre politique commerciale.

De fait, avant la crise, notre balance commerciale s'était redressée de manière significative. Le groupe MODEM et démocrates apparentés dénonçait depuis plusieurs années la perte de richesse insensée que son déficit représentait, soulignant déjà les enjeux de souveraineté et d'indépendance liés à cette question.

Il est désormais admis par tous que cette crise doit nous amener à reconsidérer notre manière d'appréhender le monde. À cet égard, je tiens à saluer votre travail, qui identifie parfaitement quelques-uns des enjeux qui sont devant nous.

Vous abordez, par exemple, la question de la régionalisation de nos échanges. C'est en effet un axe majeur de la reprise économique. Nos partenaires les plus proches, ceux avec qui nous avons l'habitude d'une collaboration étroite, doivent être prioritaires dans cette redéfinition des échanges. En d'autres termes, nous devons avoir à cœur de renforcer nos points forts plutôt que d'aller chercher – certes, en remportant parfois quelques succès –d'hypothétiques nouveaux marchés beaucoup plus volatils.

Nous devons également profiter de ce que les cartes sont rebattues pour continuer à orienter notre diplomatie vers une nouvelle approche des accords internationaux, en particulier commerciaux. Notre commission, par l'intermédiaire de sa présidente, Marielle de Sarnez, a été en pointe dans ce domaine, en obtenant, concernant le CETA (Comprehensive economic and trade agreement), une étude d'impact digne de ce nom ainsi qu'un suivi très poussé de l'application du traité. Cela participe de la promotion de nos valeurs et de nos principes. Ces accords doivent désormais être l'occasion de mettre en avant les impératifs écologiques dans nos décisions. Nous saluons, à cet égard, la fermeté de la position de la France sur l'accord avec le Mercosur.

Nous en sommes convaincus, le rebond de notre économie et de notre commerce international passera par notre capacité à affirmer nos principes. L'indépendance européenne et l'écologie seront les pierres d'angle de cette diplomatie économique.

Le plan de relance comporte des moyens supplémentaires pour rendre notre économie plus efficace, qui sont rappelés dans le rapport que vous nous avez présenté. Votre travail de compilation des multiples dispositifs est particulièrement important pour que les acteurs concernés puissent en profiter.

L'effort de rationalisation avait largement débuté et, de ce point de vue, l'action de la Team France Export a été reconnue et soulignée par notre commission. Son utilité perdurera dans la période qui s'ouvre.

C'est ainsi que nous pourrons sortir par le haut de cette situation difficile. Les études prédisent un rebond vigoureux, mais il ne nous permettra probablement pas de retrouver le niveau d'avant la crise. Il importe donc d'être au soutien de nos entreprises et des acteurs qui concourent à leur réussite. C'est pourquoi le groupe Mouvement Démocrate et Démocrates apparentés soutiendra les crédits qui nous sont présentés.

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