Monsieur le rapporteur, merci de cet excellent rapport fouillé, technique et explicite.
Nous sommes heureux que la France ait répondu favorablement à ces demandes de discussions entre notre pays et les pays africains. En effet, il fallait aller plus loin, le franc CFA devenait, je vous cite « un non-sujet pour la France. » Rappelons que cette monnaie est issue de l'histoire commune qui lie notre pays à un certain nombre d'États africains et qu'elle est, depuis les indépendances, un des attributs de la souveraineté de ces États. Vous le dites, ce projet d'accord permettra de moderniser la coopération monétaire entre la France et les États membres de l'UMOA.
Nous pouvons apprécier la méthode que vous appelez de vos vœux. Elle privilégie le débat public en y apportant l'enrichissement de la discussion entre les opérateurs économiques, les élus de chaque pays concerné et les intellectuels qui sauront, à coup sûr, donner une consistance humaine.
Vous parlez de la différence de ressources entre le Nigeria, pays producteur de pétrole, et le Sénégal, pays importateur dont le revenu provient du tourisme et des transferts de diasporas. Cette différence est encore accentuée par une différence considérable de population. Le Sénégal exprime sa crainte légitime au regard de ce qui s'est passé en Europe lors de la naissance de l'euro entre les pays forts et les pays plus faibles – vous avez cité respectivement l'Allemagne et la Grèce.
Vous préconisez au chapitre III de changer de méthode, en associant les élus et la société civile. L'annonce du 21 décembre 2019 a surpris positivement l'ensemble de la place politique et financière.
La crise sanitaire provoque une crise économique majeure et, à la suite, des secousses dans des pays n'ayant pas ou ayant peu de ressources naturelles. Personne ne peut préjuger des effets précis qu'elles induiront au cours de la prochaine décennie. Laissera-t-elle cette réforme monétaire en suspens ? Pensez-vous que les élus et la société civile puissent s'accorder et quels obstacles y voyez-vous ? Bien sûr, le groupe La République en Marche votera ce texte.