Merci à Jean-François Mbaye et Marc Le Fur pour cet excellent rapport et leurs très intéressants commentaires.
Ma première question a trait à l'aspect monétaire. La stabilité monétaire est un enjeu essentiel, mais la fixation de la parité est autre chose. Est‑il possible dans le cadre du nouveau dispositif d'engager des débats sur une évolution possible de la parité ? Le sujet n'est pas tabou, nous l'avons déjà ajustée, et vous avez rappelé, à juste titre, la dévaluation opérée par le gouvernement d'Édouard Balladur en 1994. Cette question de la parité pose non seulement un problème de compétitivité, mais pourrait également constituer un frein à l'intégration régionale.
Ma deuxième interrogation porte sur le périmètre pertinent. M. Mbaye évoque tout l'intérêt de dépasser la césure nette entre l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest. C'est une frontière qui coupe y compris des régions très impliquées en termes d'intégration, comme le G5 Sahel, puisque le Tchad relève de l'Afrique centrale. Des débats sont-ils engagés à ce sujet entre l'UMOA et leurs homologues d'Afrique centrale ?
La troisième question est la question démocratique. M. Mbaye l'aborde parfaitement, en évoquant un changement de méthode. Pour avoir eu l'occasion de discuter de façon approfondie de ces sujets avec le Premier ministre nigérien, le manque d'appropriation ne se limite pas aux parlements, mais touche également les exécutifs – même si le sujet est perçu comme étant intéressant sur le plan électoral.
Je formule donc une proposition dans la continuité de l'évocation de la question démocratique par Jean-François Mbaye : pourquoi ne pas organiser un échange entre notre Assemblée et le Comité interparlementaire de l'UEMOA ? Après le précédent que nous avons connu dans le cadre du CIP G5 Sahel, je suis persuadé que cela les intéresserait. Chaque fois qu'un domaine est ainsi réservé parce que relevant d'un partenariat international, parce que leur propre Bercy n'est pas trop partageur, il me paraît intéressant d'encourager de telles initiatives pour aller plus loin ensemble plutôt que d'œuvrer chacun de son côté.