Intervention de Pieyre-Alexandre Anglade

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPieyre-Alexandre Anglade :

Au mois de juillet dernier, a été scellé un accord européen portant sur un plan de relance de 750 milliards d'euros. Cet accord est historique, d'abord, par son ampleur, qui permet d'éloigner le risque d'implosion que la crise faisait courir à l'Union européenne. Il est historique ensuite par son financement puisque, pour la première fois de son histoire, celle-ci va émettre une dette commune. Il est historique, enfin et surtout, par sa portée politique, car les Européens envoient ainsi un message très fort au reste du monde : ils sont unis et entendent le rester au cours des décennies à venir.

Nous avons ainsi la preuve qu'avec de la volonté et de la détermination, il est possible de faire bouger l'Europe. Cet accord, nous le devons en effet en partie à la volonté inlassable du Président de la République d'œuvrer en faveur d'une Europe plus unie et plus souveraine. La volonté et l'unité européennes se sont traduites, il y a deux semaines, par l'approbation de l'accord par le Parlement européen.

Hélas, cet accord qui doit bénéficier à 450 millions d'Européens est bloqué parce qu'un État, qui a réussi à en entraîner d'autres dans son sillage, a décidé de sacrifier temporairement l'intérêt général européen sur l'autel d'intérêts politiques nationaux, voire d'intérêts partisans. C'est inacceptable.

Le Conseil européen du mois de décembre pourrait, nous dit-on, débloquer la situation. Notre assemblée le souhaite ardemment. Mais si l'Europe veut devenir une véritable puissance entre les États-Unis d'Amérique et la Chine, si elle veut être crédible, elle ne peut pas dépendre de la volonté d'un chef d'État et être à la merci de son veto. Notre Europe mérite mieux que de tels blocages.

Le plan de relance est indispensable pour que nos entreprises résistent, pour que notre économie se relève et pour que le continent prépare la décennie qui s'ouvre.

Lors de sa séance plénière de ce matin, le Parlement européen a indiqué qu'il ne reculerait pas. Le groupe LaREM est quant à lui prêt à avancer et il attend avec impatience que nous soyons saisis de ce texte. Nous attendons donc du Conseil européen qu'il prenne ses responsabilités. En l'espèce, j'en suis convaincu, l'unanimité n'est pas la seule voie : si le blocage devait persister, il nous faudrait avancer à vingt-six, voire à vingt-cinq, même s'il n'est pas souhaitable d'en arriver là. Au demeurant, les montants que le plan de relance prévoit d'allouer à la Pologne ou à la Hongrie devraient permettre de débloquer la situation. Quel est votre sentiment sur cette question ?

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