Intervention de Hubert Julien-Laferrière

Réunion du mercredi 25 novembre 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHubert Julien-Laferrière :

Je vous remercie, monsieur le ministre, pour votre présence fidèle aux réunions de notre commission – certains collègues d'autres commissions sont jaloux depuis qu'ils savent que vous venez tous les mois !

Vous avez évoqué le G20 organisé par Ryad la semaine dernière. Le seul fait qu'aucun de nos collègues ne soit revenu sur ce sujet montre à quel point ses résultats sont faibles ; même le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a fait part de sa déception.

Vous avez certes rappelé que le G20 avait consacré l'expression de « bien public mondial » pour le vaccin contre la covid-19 mais les attentes concernant la dette des pays pauvres et le climat ont vraiment été déçues. Alors que l'on connaît les conséquences de la pandémie de covid-19 sur la paupérisation de nombreuses régions du monde, l'argent manque toujours pour assurer l'accessibilité du vaccin à tous.

Les réunions internationales sont importantes dans le contexte actuel mais l'on peut se demander, quand le résultat est si faible, s'il fallait participer à ce G20 organisé par un État qui, certes, est un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme, mais dont nous ne pouvons passer sous silence les atteintes multiples et répétées aux droits humains. Vous connaissez comme moi le calvaire de ces centaines de militantes féministes, emprisonnées arbitrairement et dont le seul crime est de demander plus d'égalité. Loujaine Al Hathloul a entamé une grève de la faim pour interpeller le monde en amont du G20 sur l'impunité d'un régime décrié par des dizaines d'ONG. De plus, on connaît l'implication de l'Arabie Saoudite dans la guerre au Yémen, guerre que vous avez vous-même qualifiée de « sale guerre ». La coalition que l'Arabie Saoudite mène avec les Émirats Arabes Unis porte une lourde responsabilité dans la terrible crise humanitaire que connaît le Yémen, même s'ils ne sont pas les seuls protagonistes de ce conflit.

Pour conclure, la semaine dernière, nous avons consacré notre réunion de commission à l'excellent rapport de nos collègues Jacques Maire et Michèle Tabarot, dans lequel nos exportations d'armes à destination de Ryad et d'Abou Dabi sont mises en cause pour leur responsabilité indirecte dans la crise terrible que connaît le Yémen. Quelles sont les avancées obtenues lors du G20 organisé par Ryad, dans ce pays qui pose des problèmes à la fois en termes de droits humains et de responsabilité dans la crise humanitaire au Yémen ?

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