Je comprends mes collègues Herbillon et Lecoq, et j'aurais la même démarche à leur place.
Mais la politique de développement regroupe une multitude d'objectifs et d'indicateurs. Or les modifications que nous apportons sur cet alinéa devront être reproduites sur tous les autres sujets – promotion de l'État de droit, place des entreprises privées, éducation, changement climatique… Ce serait intenable, et la loi deviendrait inapplicable du fait de cet empilement d'objectifs.
Dans le moment politique que nous connaissons, l'enjeu principal est de répondre aux besoins des pays. Nous menons une politique de partenariats, il ne s'agit pas de décider seul. Les pays partenaires nous demandent précisément de mieux prendre en compte leurs besoins et la réalité de ce qu'ils vivent, plutôt que de mesurer l'impact de nos politiques en référence à des cibles quantitatives.
C'est pourquoi je suis défavorable à tous les amendements qui fixent des cibles dans cette partie du texte. Leur place est dans le cadre de partenariat global, que nous étudierons plus tard.
Enfin, ce texte n'arrive pas sans avoir été discuté. Il a fait l'objet de trois tours de table au Conseil national pour le développement et la solidarité internationale (CNDSI). Le travail parlementaire a été pris en compte. On le mesure aux modifications apportées au projet depuis sa version initiale, publiée il y a un an. Nous avons tous contribué à faire évoluer le texte.