Derrière l'aspect anodin de cet amendement, on devine bien des arrière-pensées politiciennes. Elles ne devraient pas avoir cours dans ce débat consacré à l'aide publique au développement.
Je viens de rendre un rapport sur les visas. La diminution du nombre de visas accordés aux ressortissants de certains pays – jusqu'à 50 % – s'explique par le fait que l'on a lié cette politique à la délivrance des laissez-passer consulaires. La logique est la suivante : « Vous voulez venir chez nous ? Nous vous accueillons, mais en échange, acceptez que les immigrés clandestins reviennent au pays. » Je ne suis pas d'accord avec cette approche, mais on peut la comprendre.
Ce que vous proposez, c'est de conditionner l'aide publique au développement à la délivrance de laissez-passer consulaires. Concrètement, comment procéderez-vous ? A partir de combien de laissez-passer consulaires refusés priverez-vous un pays de notre aide ? Techniquement, cet amendement n'est pas opérant.
Je suis déçu, monsieur Herbillon : je ne m'attendais pas à avoir un débat sur l'immigration illégale à propos de l'aide publique au développement. Établir un lien entre les deux, c'est offrir un tremplin extraordinaire aux idées de l'extrême droite dans la perspective de 2022.