Il faut répondre factuellement à M. Herbillon, car le débat est légitime.
Il est possible de mener une politique visa contre visa. Nous le faisons d'ailleurs, y compris en empêchant certains ministres étrangers de venir passer leurs vacances en France. C'est quelque chose qui a un impact, qui fait mal.
Par ailleurs, comment les sociétés démocratiques des pays dont nous parlons réagiraient-elles si la France décidait de conditionner son aide et que cela devenait public ? Cela antagoniserait les positions. En mars 2017, le ministre des affaires étrangères néerlandais s'est rendu au Sénégal pour signer un accord prévoyant une forme de conditionnalité discrète. Le ministre l'a rendu public alors qu'il était encore à Dakar ; l'accord a été immédiatement dénoncé et le ministre a dû repartir. Certaines choses peuvent être faites de manière discrète, mais pas publiquement.
Enfin, si les États en question étaient amenés à choisir entre le financement par les diasporas et le financement de l'APD, il est clair qu'ils opteraient pour le premier.