Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du jeudi 11 février 2021 à 21h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

La question agricole se pose dans les pays en développement en deux axes : les semences et le foncier.

Les semences agricoles ont fait l'objet d'une marchandisation totalement honteuse au profit d'entreprises multinationales, comme Monsanto. Brevetées, les semences sont devenues des instruments d'oppression, prenant les paysans en otage, les obligeant à s'endetter pour acheter leurs graines et leurs herbicides. Un nombre incroyable de suicides de paysans est dû à ce phénomène, qui est également une cause majeure de l'exode rural.

Pour déposséder encore plus les paysans de leurs semences, les grandes entreprises ont été aidées par certaines organisations internationales qui ont créé un catalogue des semences autorisées, interdisant de fait sur toute la planète l'utilisation de graines adaptées au terrain et utilisées depuis des générations. Si ces semences n'assurent pas forcément les meilleurs rendements, elles offrent certainement la meilleure résilience.

Il est indispensable d'indiquer, dans cette partie du CPG consacrée à l'agriculture, à quel point il faut changer les choses. Les semences doivent être libérées du joug des grandes entreprises et du système capitaliste. Elles doivent revenir aux paysans, sans quoi l'approvisionnement alimentaire sera menacé pour des millions de gens. Aucun sujet ne résume mieux la folie de notre système.

Pour être une force de progrès, la France devrait se ranger au côté des plus faibles, des plus pauvres, et soutenir réellement les agriculteurs en luttant pour ouvrir le catalogue des semences et faire en sorte que les graines ne soient plus un outil du cynisme le plus crasse, mais bien un bout d'espoir pour la résilience, l'autonomie alimentaire et, au bout du compte, le bien-être et la paix.

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