Avec cet exposé très riche, nous comprenons que les tensions internationales s'accentuent, ou du moins sont toujours présentes, dans ce contexte géopolitique particulièrement troublé par les multiples crises issues de la pandémie de la covid-19. Le groupe La République en marche salue la mobilisation de notre diplomatie, qui, malgré la crise, reste très présente, sur le plan européen comme sur le plan international ; en atteste l'adoption à l'unanimité, il y a quelques minutes, de l'excellent projet de loi relatif au développement solidaire, dont nous avons longuement discuté dans notre commission. Nous pouvons être fiers de ce texte, qui acte le retour en force de la France dans l'aide publique au développement. Ce vote est à l'honneur de notre pays.
Monsieur le ministre, vous me permettrez de revenir sur des déclarations concernant la gestion par l'Union européenne de la crise sanitaire. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé hier un projet de passeport numérique vert. Il s'agira, semble-t-il, d'un certificat médical indiquant si l'on est vacciné, testé ou porteur d'anticorps. Il aurait pour objet de faciliter, en toute sécurité, la circulation au sein de l'Union européenne et à l'étranger, que ce soit pour le travail ou le tourisme. On se souvient que, lors du conseil des ministres de janvier, l'Europe s'était montrée divisée sur le sujet : des États comme la Grèce ou l'Espagne s'étaient montrés très favorables au passeport vaccinal, tandis que l'Allemagne et surtout la France avaient affiché leur réticence. Ces dernières semaines, Grecs et Chypriotes ont même conclu un accord avec Israël et ils s'apprêteraient à faire de même avec le Royaume-Uni, deux pays hors Union européenne très avancés en matière de vaccination.
En parallèle, le Président de la République appelle à « tenir, ensemble ». Il a évoqué en fin de semaine dernière des pistes pour la réouverture des lieux publics, notamment l'idée d'un pass sanitaire. Monsieur le ministre, ces solutions doivent bien sûr être discutées par les parlementaires, mais quelle est votre position ? Cette question est essentielle pour la saison touristique, mais aussi pour trouver des solutions au calvaire des frontaliers. Nous avons beaucoup parlé, ces derniers jours, des 16 000 Mosellans pour lesquels travailler en Allemagne est devenu un casse-tête. En tant que députée de l'Ain, j'évoquerai le bassin genevois. La circulation entre la France et la Suisse y a certes été aménagée pour les professionnels et les résidents, dans un rayon de trente kilomètres, selon des règles adaptées à la réalité de ce bassin de vie, mais nous sommes régulièrement interpellés par les familles, dont le quotidien est bouleversé par les restrictions, qu'il s'agisse de gardes d'enfants ou de visites en famille. Monsieur le ministre, « tenir ensemble » s'applique-t-il aussi aux pays voisins ? Le délai évoqué de quatre à six semaines concerne-t-il aussi les frontaliers ?