Intervention de M'jid El Guerrab

Réunion du mardi 2 mars 2021 à 18h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Au nom du groupe Agir ensemble, je souhaite vous parler, monsieur le ministre, des Français de l'étranger. Ils sont 3,5 millions dans le monde et sont nos ambassadeurs. Ils portent la France au cœur et sont des fervents soldats de notre développement économique, partout où cela est possible. Ils ont conscience de la gravité de la crise sanitaire, du fait que le monde n'était pas préparé et que la circulation des variants du virus passe par les voyageurs. Je le dis en saluant votre action, parce que vous avez constamment œuvré pour que les Françaises et Français de l'étranger ne soient pas considérés comme des étrangers et qu'ils puissent revenir en France quand ils le souhaitent.

Cependant, certains d'entre eux sont tellement choqués d'avoir été bloqués, d'avoir été empêchés de rentrer en France, qu'ils en sont venus à saisir le Conseil d'État. C'est ce qu'ont fait des associations avec lesquelles j'œuvre au quotidien, comme l'Union des Français de l'étranger, à la suite du décret du 30 janvier dernier, qui impose des motifs impérieux à toutes les personnes qui veulent accéder au territoire national. De nombreuses pétitions circulent ces dernières semaines pour rappeler que nos compatriotes qui résident à l'étranger ne sont ni des parias ni des Français de seconde zone. Malgré la longueur de la liste de ces motifs impérieux – je sais, monsieur le ministre, que vous y avez œuvré personnellement – beaucoup n'y figurent pas, comme les problèmes personnels ou les questions de succession. Beaucoup de nos compatriotes se sont vu refuser l'embarquement, ce qui est absolument scandaleux. Aujourd'hui, nos compatriotes qui résident à l'étranger ont le sentiment d'être maltraités.

Au Sénégal, seulement 880 personnes sont décédées de la covid. En France, elles sont plus de 80 000. Comment se fait-il que les Français qui résident au Sénégal ne puissent pas accéder au territoire national, contrairement à ceux qui résident en Italie, où les morts se comptent par milliers ? Ce deux poids deux mesures est inacceptable. Monsieur le ministre, j'espère que vous porterez ce message auprès du Gouvernement. Ne peut-on imaginer un droit inaliénable, pour les Françaises et Français qui résident à l'étranger, d'accéder au territoire national sans jamais en être empêchés ?

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