Vendredi, le Président de la République a réuni les divers signataires de l'appel de Christchurch, lancé à l'initiative de la France et de la Nouvelle-Zélande le 15 mai 2019. Il vise à empêcher la diffusion sur internet de contenus produits par les groupes terroristes lors des attentats. C'est une réponse au choc causé par l'attentat de Christchurch : le 15 mars 2019, la haine antimusulmane a fait cinquante et un morts dans deux mosquées de la ville. Des images du massacre ont été diffusées, en direct, sur les réseaux sociaux, par le terroriste. Aujourd'hui, cinquante‑cinq pays adhèrent à l'appel de Christchurch, ainsi que la Commission européenne, deux organisations internationales et dix entreprises. Nous nous réjouissons que les États-Unis aient rejoint le mouvement sous la direction de Joe Biden, qui rompt avec le refus persistant de Donald Trump d'y adhérer. Cette mobilisation internationale a dynamisé les travaux du forum mondial d'internet contre le terrorisme, plateforme fondée en 2017 par les géants de l'internet. Elle sert de lieu d'échange entre gouvernements et plateformes numériques pour bloquer la diffusion de contenus terroristes.
La prise de conscience est réelle mais beaucoup reste à faire. Depuis 2019, nombre d'attentats ont été exploités à des fins de propagande terroriste. À chaque fois, des images terrifiantes sont mises au service d'une idéologie criminelle. Collectivement, nous devons agir plus efficacement contre les contenus terroristes en ligne. Nous devons protéger nos concitoyens de cette profusion de haine sur le net. Pouvez-vous nous éclairer sur les actions menées avec nos partenaires européens auprès des GAFAM ? En effet, l'appel de Christchurch n'a pas force contraignante : il dépend de la seule bonne volonté des acteurs.
La Nouvelle-Zélande fait preuve de cette bonne volonté. Des accords commerciaux entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande sont en cours de négociation. J'étais rapporteure de la résolution européenne relative à cet accord que l'Assemblée nationale a adoptée il y a deux ans. J'avais souligné la volonté forte des Néo-Zélandais de voir cet accord aboutir. La Nouvelle-Zélande est un pays ami, un État voisin de la Nouvelle-Calédonie et un partenaire stratégique dans la zone indopacifique. Pouvez-vous, monsieur le ministre, faire le point sur l'avancée des négociations et assurer à notre commission que notre résolution a bien été prise en compte et qu'elle sera défendue ?