Les matières premières sont à la fois une bénédiction et une malédiction. C'est ce que l'on appelle le syndrome hollandais, auquel peut s'ajouter l'instabilité des marchés. Après une chute mondiale en 2020, les prix des matières premières connaissent cette année une hausse considérable. Les prix des céréales ont grimpé de 22 % en moyenne, le cours du pétrole brut a pris 30 % et celui du bois de construction a triplé au cours des douze derniers mois. Les répercussions de ces augmentations ont été immédiates : le secteur du bâtiment et des travaux publics connaît depuis plusieurs mois une envolée du coût des matières premières et des pénuries de matériaux. Pour certains produits, les fournisseurs ne donnent plus ni prix ni délai de livraison. En outre, la crise pandémique et l'explosion de la demande, notamment à travers le e - commerce, ont entraîné des problèmes logistiques. En mars 2021, le blocage du canal de Suez pendant près d'une semaine par le méga-navire Ever Given a engendré une nouvelle flambée des coûts de fret, quand près de 90 % des biens que nous consommons sont transportés par des navires. Cet accident a mis en lumière l'état actuel du commerce mondial : les marchandises en conteneurs s'accumulent dans certains ports, tandis qu'elles manquent dans d'autres.
Enfin, n'oublions pas de mentionner le rapport de l'agence internationale de l'énergie qui alerte les États sur la concertation nécessaire afin de garantir demain leur approvisionnement en minerais indispensables à la construction des voitures électriques, de panneaux photovoltaïques et d'éoliennes. Comment garantir une stabilité des marchés afin de permettre la reprise et le verdissement de notre économie ?