Intervention de Anne Genetet

Réunion du mercredi 19 mai 2021 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnne Genetet :

Vos derniers mots nous rappellent, monsieur le ministre, que la sortie de crise passera nécessairement par une vaccination mondiale et que, dans le domaine sanitaire, le nationalisme vaccinal et la préférence nationale sont des non-sens. Je suis pour ma part très fière, et je ne pense pas être la seule, que notre pays ait choisi la stratégie du partage.

Dans le point de situation que vous nous avez fait, on voit bien que, partout dans le monde, la France doit continuer à tenir sa position de puissance d'équilibre, ce qui n'est pas toujours simple. Cette position repose souvent sur sa diaspora – nos 3 millions de compatriotes qui, bien qu'éparpillés aux quatre coins du monde, sont des Français à part entière et n'hésitent jamais à aider notre pays, comme nous l'avons vu récemment au Liban, ou encore l'année dernière en Chine, lorsque nombre d'entre eux nous ont aidés à trouver puis à acheminer des équipements de protection individuelle.

Depuis maintenant quatre ans, notre majorité, le Gouvernement et votre ministère en particulier n'ont jamais manqué d'être à l'écoute de nos compatriotes établis à l'étranger. Ces Français sont aussi bien des serviteurs de l'État, comme les agents de notre consulat à Wuhan – je profite de l'occasion pour saluer M. Olivier Guyonvarch –, que des médecins, comme le docteur Philippe Klein, qui a œuvré en première ligne à Wuhan auprès de la communauté française et européenne, des élus ou entrepreneurs engagés, comme M. Franck Barthelemy en Inde, ou encore des membres de la société civile, comme Mme Élise Léger en Australie, qui n'a pas ménagé sa peine pour aider nos ressortissants sur place. Tous ces Français portent les valeurs de la France. Ils montrent le meilleur de notre pays, et nous pouvons être fiers de les avoir comme ambassadeurs.

Leur priorité, c'est leur sécurité sanitaire et l'accès aux vaccins. Or les nombreux échanges que j'ai eus avec les communautés de ma circonscription ces dernières semaines laissent entrevoir, dans plusieurs pays, une situation préoccupante, voire extrêmement inquiétante, que ce soit en Inde – l'émotion de Jean-Joseph Boillot, spécialiste de ce pays, qui s'exprimait hier sur France culture, en était une illustration particulièrement poignante –, au Cambodge, au Vietnam, en Thaïlande, et même à Taïwan où l'on note une remontée du nombre de cas. Quant à des pays comme la Chine, Singapour, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les règles d'entrée sur leur territoire en font des forteresses absolument inaccessibles.

Le Gouvernement a déployé des mesures de soutien inégalées pour nos communautés frappées par la crise sanitaire. Au-delà, pouvez-vous rappeler ce qui a été fait depuis quatre ans pour les Français à l'étranger et ce qui sera fait dans les mois à venir pour les soutenir et maintenir la diversité de notre présence à l'étranger, au service d'une France forte à l'international ?

Ma seconde question concerne l'axe indo-pacifique. Un exercice militaire conjoint entre le Japon, les États-Unis et la France, nommé ARC 21, s'est déroulé il y a quelques jours. Pourriez-vous en préciser les objectifs ? Plus largement, pourriez-vous rappeler l'enjeu de la présence française dans cette région du monde ?

Enfin, la situation en Birmanie est dramatique depuis le coup d'État du mois de février, qui a vu la junte militaire confisquer au peuple birman le résultat des élections de novembre 2020. Le mouvement de désobéissance civique semble, hélas, rapprocher le pays du gouffre de la guerre civile. Comment la France peut-elle aider le peuple birman à retrouver le chemin de la démocratie, durement conquise en 2008 et confortée en 2020 ?

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