Monsieur le ministre, depuis dix jours, la moitié de la population israélienne, et 120 000 Français, sont bombardés jour et nuit par une pluie de missiles du Hamas. Hier, lors des questions au Gouvernement, le Premier ministre a passé sous silence la nature terroriste de ces attaques islamistes ; il n'a pas prononcé une fois le nom du Hamas et il n'a pas eu un mot de solidarité envers Israël, qui a pourtant reçu 3 800 roquettes. Trois minutes de discours à charge contre l'État juif et un simple soutien de circonstance à la fin de son propos… Jean Castex s'est seulement inquiété du sort des populations civiles à Gaza. C'est pour cela que j'ai quitté l'hémicycle.
Aujourd'hui, monsieur le ministre, vos propos sont beaucoup plus équilibrés, et mesurés. Oui, le malheur palestinien est réel et près de quatre-vingts civils sont morts en dix jours. Mais la raison de ce malheur a un nom : le Hamas, et le Jihad islamique. Le Hamas est une organisation terroriste, reconnue comme telle par l'Union européenne, qui appelle à détruire l'« impérialisme sioniste et occidental ». Il y a quinze ans, pour tenter de faire la paix, Israël est sorti du paradis sur terre, le Goush Katif, et a évacué jusqu'au dernier centimètre carré de la bande de Gaza. Désormais, 20 000 jihadistes utilisent 2 millions de Gazaouis comme boucliers humains. Or chaque roquette aurait permis de vacciner 5 000 Palestiniens.
Lorsqu'une démocratie, en outre notre alliée, est agressée, l'équidistance n'est pas possible. Que se passerait-il, monsieur le ministre, si Israël ne disposait pas de son extraordinaire dôme de fer ? Elle compterait ses victimes par milliers, au lieu de dénombrer douze morts et trente blessés.
En réalité, le Hamas et le Jihad islamique ne veulent pas d'un État à côté, mais d'un État à la place d'Israël. En affrontant le symbole de l'islamisme à Gaza, Israël contribue à la défaite d'un totalitarisme islamique qui a défiguré notre pays, la France : 270 Français ont perdu la vie dans des attentats terroristes islamistes depuis 2012 ; des familles sont blessées, d'autres brisées. Réveillons-nous ! Il y va de l'honneur de la France !
Nous devons soutenir Israël. Aujourd'hui, mes pensées vont à Claude Goasguen, dont la parole me manque énormément : des policiers, des militaires, des journalistes, des prêtres, des femmes, des enfants et des Juifs – parce que juifs – sont morts des mains de cet ennemi commun. Samuel Paty a été égorgé car il se battait pour nos valeurs et incarnait le professeur dont rêvait Jaurès dans sa lettre aux instituteurs. Pourquoi refuser de comprendre que c'est le même ennemi djihadiste qui frappe Paris, Nice, Rambouillet, Ashdod, Ashkelon ou Tel-Aviv ?
Alors que l'Autriche, la Serbie, l'Allemagne, l'Italie, la Tchéquie, le Japon, le Brésil, le Canada, et d'autres, ont hissé le drapeau d'Israël et lui ont apporté un soutien sans réserve, certains, chez nous, tiennent un discours tiède : « politique de colonisation », « domination israélienne », « droit international », « apartheid », etc., ils renvoient dos à dos agressés et agresseurs.
Pourtant, cinq pays arabes – et pas les moindres – ont signé des accords de paix avec Israël : ils ont compris que le salut du peuple palestinien passe par l'éradication du Hamas et le changement de leadership au sein de l'Autorité palestinienne, corrompue, qui verse chaque mois des pensions aux familles des terroristes, dont celle de celui qui a massacré et défiguré notre compatriote Esther Horgen en Judée-Samarie.
Je ne suis pas inquiet pour Israël ; je suis surtout inquiet pour la France. Où est l'extrême gauche qu'on a entendue hier, obsédée par Israël, lorsqu'il s'agit de soutenir les centaines de milliers de Syriens déplacés, les Ouïgours décapités, les chrétiens d'Orient persécutés, le Liban défiguré, les Yézidis violées ?
Lorsque la basilique de Nice a été attaquée en octobre dernier, Tel-Aviv et Netanya ont pris les couleurs de la France. Je n'en demande pas tant ; à défaut d'empathie, je souhaiterais que mon pays fasse preuve de lucidité, de justice, qu'il témoigne de l'amitié à un allié et ne le condamne pas. Golda Meïr disait qu'elle préférait les condamnations aux condoléances et qu'elle pouvait pardonner aux Arabes de tuer les enfants d'Israël, mais ne leur pardonnerait jamais d'être obligée de tuer les leurs.
La France peut aider à aboutir à un cessez-le-feu, en demandant au Hamas de restituer les dépouilles des deux soldats israéliens et de libérer les deux jeunes otages israéliens, dont les familles craignent la mort, car Israël sanctifie la vie.