De retour d'un déplacement à Djibouti avec le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne, je souhaite revenir sur l'intérêt stratégique de ce petit pays de près d'un million d'habitants. Situé sur la route maritime qui passe par le canal de Suez, il est d'une importance majeure pour le commerce international et la lutte contre la piraterie internationale.
La présence économique française y est très en deçà de son potentiel, alors que c'est le seul pays francophone de la Corne de l'Afrique et qu'il possède des atouts incontestables. Son port est la porte d'entrée maritime de l'Éthiopie, avec ses 100 millions d'habitants. Djibouti est par ailleurs situé à proximité immédiate de l'Arabie Saoudite et des pays du Golfe, et pourrait devenir un hub pour les entreprises françaises désireuses de se développer sur ces marchés. Les Djiboutiens souhaitent d'ailleurs créer un « Dubaï de l'Afrique de l'Est ».
Malheureusement, notre présence économique et politique diminue dans ce pays. Les Chinois y sont très implantés et ont accru leurs investissements ; ils y ont installé une base militaire en 2017.
Le Président de la République de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, a été reçu à l'Élysée lors de sa visite officielle en février. À cette occasion, vous avez signé différents accords de coopération avec votre homologue djiboutien. Au-delà des aspects militaires, quelle est la place accordée à Djibouti dans notre politique dans la Corne de l'Afrique ?