Intervention de Bruno Fuchs

Réunion du mardi 14 septembre 2021 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Fuchs :

Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présentation large et précise. Nous sommes ravis de vous retrouver. Notre groupe se joint aux félicitations émises par Didier Quentin et Valérie Thomas au sujet de l'action de nos services à Kaboul et en France dans la crise afghane.

La reprise de Kaboul par les forces talibanes a bouleversé l'opinion publique. Les scènes de chaos aux abords de l'aéroport, l'impuissance des soldats américains face à l'afflux de personnes désespérées et les images terribles de ces femmes et de ces hommes qui, prêts à tout pour échapper au nouveau régime, se sont accrochés aux réacteurs des avions au décollage, ont brutalement placé les États-Unis et les pays occidentaux face à leur échec.

Face à cette débâcle, notre groupe s'interroge sur la stratégie menée par les États-Unis, l'OTAN et, dans une moindre mesure, la France. La présence militaire étrangère massive n'a pas permis d'atteindre les objectifs initiaux, pas même celui de former et de structurer une armée afghane capable de faire pièce à l'avancée des talibans. À cet égard, la mission Resolute Support, qui a mobilisé 13 000 militaires des pays membres de l'OTAN de 2015 à 2021, et dont le premier objectif était la formation de l'armée afghane, est un échec flagrant.

Après le retrait militaire, comment la France compte-t-elle continuer à aider le peuple afghan ? Par ailleurs, les stratégies militaires et sécuritaires adoptées depuis la guerre du Vietnam n'ont pas été couronnées de succès, à en juger par la plupart des interventions. Ne pensez-vous pas que le tout-militaire et le tout-sécuritaire ont atteint leurs limites, et qu'il faudrait développer plus largement des approches politiques, avec des visions politiques et une idée des gouvernances à atteindre, derrière lesquelles se placeraient nos forces armées ?

En Afrique, la Guinée, après le Mali, a subi une reprise en main par les militaires. D'autres pays du continent sont critiqués en raison de leur gouvernance et de la fragilité de leurs institutions. Pensez-vous que ces deux coups d'État et la fragilité de plusieurs autres pays sont de nature à faire évoluer la politique française vis-à-vis de l'Afrique ? Quels enseignements la politique française peut-elle tirer de ces situations ? Enfin, le sommet de Djerba aura-t-il lieu conformément à ce qui a été annoncé ? Tiendra-t-il toutes ses promesses ?

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