Monsieur le ministre, je vous remercie de votre présence régulière devant notre commission. Au sujet de l'Afghanistan, je me contenterai de saluer l'action de la France, notamment la mobilisation de nos forces armées et de notre diplomatie, dont l'action a été exemplaire, cet été mais aussi au cours des mois précédents.
Je souhaite vous interroger sur les relations entre la France et Madagascar. La visite du président malgache à l'Élysée le 27 août dernier a éclairci les liens entre nos deux pays, dont on peut dire qu'ils ont été assez compliqués au cours des deux dernières années. La question des îles Éparses, notamment, a été source de tensions entre Paris et Tananarive. Le gouvernement malgache a été irrité par le report de l'accord qui devait voir le jour le 26 juin 2020, pour le soixantième anniversaire de l'indépendance de Madagascar, et par l'annonce par le président Macron du classement de certaines de ces îles en réserve naturelle nationale.
Autre question irritante entre la France et Madagascar : la restitution des biens culturels, notamment la couronne du dais de la reine Ranavalona III. La complexité des échanges a suscité de l'incompréhension parmi les Malgaches, qui demandent depuis février 2020 le transfert de propriété de cet élément clé de leur histoire. Pour votre bonne information, une proposition de loi a été déposée. Elle est soutenue par le groupe Agir ensemble et par plusieurs membres de la majorité. Nous espérons qu'elle sera bientôt débattue.
Enfin, en juillet 2020, un Français et un Franco-malgache ont été arrêtés par les autorités malgaches pour atteinte à la sûreté de l'État. Autant de sujets compliqués ! La France et Madagascar entretiennent de longue date des liens économiques, culturels et diplomatiques particulièrement riches. Notre responsabilité, dans l'intérêt de nos deux pays, est d'entretenir cette relation fructueuse.
Par ailleurs, le groupe d'amitié France-Madagascar de l'Assemblée nationale recevra demain la présidente de l'Assemblée nationale malgache. Dans ce cadre, j'aimerais savoir quelles ont été les avancées entre nos pays à l'issue de la rencontre des deux présidents le 27 août, et quelles perspectives ont été dégagées, à quel horizon le cas échéant, pour donner un nouveau souffle à nos relations.
Dernier point, qui n'est pas source d'irritation mais d'inquiétude : le drame du « kéré », qui sévit dans le sud de l'île. On parle beaucoup depuis cet été de cette forte sécheresse qui provoque la famine, mais cela fait une dizaine d'années qu'elle dure et que nous attendons une mobilisation de la communauté internationale. Sachant que Madagascar est un pays prioritaire de notre aide publique au développement (APD), quelle est votre position sur l'action que la France pourrait mener dans cette partie du pays ?