Monsieur le ministre des affaires étrangères, je vous remercie de votre long propos liminaire, très complet.
Sur l'Afghanistan, je me contenterai d'exprimer mon immense tristesse. Ma pensée va surtout aux femmes afghanes. Pour ce pays, le symbole est terrible en ce 11 septembre, vingt ans après les attentats. J'ai une pensée pour ces femmes qui, demain, pourront être arrêtées, voire lapidées, parce qu'elles auront mis du vernis à ongles. Monsieur le président, je pense comme vous que la stratégie des États-Unis a été terrifiante et déficiente.
Monsieur le ministre, vous avez rappelé clairement les exigences que nous avons adressées aux talibans, mais qui peut croire qu'elles seront respectées ? J'approuve Alain David sur ce point. Le croire – tel n'est pas votre cas, je n'en doute pas – serait faire preuve d'une naïveté extrême – de là ma tristesse. Que ferons-nous alors ? Quelles seront nos possibilités pour aider le peuple afghan ?
J'en viens au Liban. Ce pays frère est au bord de la banqueroute. Les femmes ont faim et ne peuvent plus nourrir leurs bébés. Plusieurs Libanais m'ont appelé : les gens ne veulent pas de l'argent, mais du lait pour leurs enfants. Retenant ses larmes, le Premier ministre M. Mikati, l'un des hommes les plus riches du pays, a reconnu la douleur des mères libanaises qui ne peuvent pas nourrir leurs enfants. Il a dit que, dans cette situation terrible, il n'était pas impossible de coopérer et qu'il accepterait l'aide de tous les pays du monde – sauf un : l'État d'Israël. Je trouve cela très triste et aimerais connaître votre position à ce sujet. Israël est un pays voisin du Liban ; son Premier ministre et son ministre de la défense, Benny Gantz, ont proposé une aide.
Enfin, je vous remercie personnellement, ainsi que le Président de la République, pour la libération de Fabien Azoulay, notre compatriote homosexuel détenu depuis quatre ans en Turquie – j'ai dit libération au lieu de transfèrement, mais à mes yeux, c'est presque pareil.
Je finis avec une pensée pour notre collègue Christian Hutin, fatigué, auquel nous souhaitons tous un prompt rétablissement.