Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du mercredi 27 octobre 2021 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Il serait bien que la francophonie devienne une réalité. Pour cela, il faut arrêter d'utiliser des mots anglais pour dénommer des organismes, surtout quand il s'agit de s'adresser aux chefs d'entreprise français. Quand un pays ne sait pas défendre sa langue, il lui est difficile de rayonner.

Je suis un peu surpris de la teneur du rapport, même s'il est très fouillé, complet et intéressant. Je comprends que l'on cherche à dissimuler la faillite complète de notre commerce extérieur ; il n'en demeure pas moins que les chiffres de cette année sont accablants. Ceux de la balance des paiements sont eux aussi très inquiétants : nous accusons plusieurs dizaines de milliards de déficit. Pour la première fois, les services ne compensent pas le déficit du commerce extérieur. C'est un vrai problème pour l'avenir.

Selon certains collègues, les accords de commerce extérieur devraient servir de leviers pour faire respecter les accords de Paris ; cette idée figure également dans le rapport. Je me réjouis de tels propos, mais c'est bien à cause des accords de libre-échange déloyaux signés par l'Union européenne depuis vingt ans, et auxquels la France se soumet, qu'on en est arrivé à la fois au transfert de notre pollution vers les pays d'Asie, à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à la faillite de notre commerce extérieur. Autrement dit, plus on en parle, moins on le fait : ce ne sont que des vœux pieux, et chaque fois, lors des négociations, la France s'écrase face à l'Allemagne.

Je me réjouirais donc que l'on s'engage dans la voie que vous indiquez, mais il faut le faire vraiment. Or il y a eu l'affaire du CETA et celle de l'accord avec le Marché commun du Sud (MERCOSUR). Certes, à l'approche de la présidentielle, les autorités françaises ont déclaré brusquement qu'elles n'étaient pas du tout d'accord, mais la Commission européenne n'aurait pas décidé seule de signer un préaccord avec le MERCOSUR. On sait très bien comment tout cela risque de finir.

On nous dit que tout va bien, mais la situation est dramatique, pour des causes tant extérieures qu'intérieures. En ce qui concerne l'intérieur, justement, j'aimerais qu'il y ait de la cohérence dans la politique de commandes publiques. La plupart des grandes nations, que ce soient les États-Unis ou le Japon – je ne parle même pas de la Chine –, lorsqu'elles achètent des produits à l'étranger, exigent l'implantation d'usines de production locales. Nous en sommes très loin. Cela montre la faillite de l'Union européenne, qui est d'une naïveté incroyable. Il est vrai que l'Allemagne en profite, tandis que la France paie les dégâts.

Enfin, je suis inquiet en ce qui concerne les négociations de Glasgow : l'Europe va de nouveau s'imposer des contraintes supplémentaires. Celles-ci peuvent être justifiées sur le plan environnemental, mais si la Chine et les autres pays d'Asie n'appliquent pas les mêmes, nous aggraverons encore le déficit de compétitivité entre notre continent et les pays émergents.

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