Les collaborateurs de députés représentant les Français de l'étranger doivent en effet connaître les mêmes difficultés lorsqu'ils vivent hors de France.
Je suis tout à fait favorable à une audition de la ministre de la culture et de la présidente-directrice générale de France Médias Monde, Marie-Christine Saragosse, comme le propose Jean-François Mbaye. Nous avons évoqué ces difficultés avec les ministres de la culture qui se sont succédé depuis le début du quinquennat et, chaque fois, nous avons bénéficié d'une oreille attentive. Hélas, j'ai l'impression que les coups de rabot préconisés par Bercy l'emportent toujours et qu'un certain nombre de plans ont été inexorablement appliqués, jusqu'à la réduction de crédits pour l'an prochain.
Cela pose d'énormes difficultés. Une soustraction budgétaire de 2 millions au total, ce sont des personnels et des interventions en moins, des émissions plus difficiles à réaliser ainsi que d'immenses inquiétudes et une instabilité constante. Depuis quatre ans, il est question de départs volontaires mais on peut dire que ceux qui partiront cette année sont des « volontaires » qui ont mis du temps à prendre leur décision : ils sont plus ou moins forcés au départ. Les incertitudes qui planent sur leurs missions et sur leur avenir propre peuvent les amener à s'orienter vers des médias plus sûrs pour leur avenir, leur offrant davantage de garanties. Espérons qu'après 2022, ce processus si néfaste pour notre audiovisuel extérieur sera stoppé !
La concurrence de la Chine est terrible : 10 milliards d'euros auraient été investis en Afrique. La Chine n'investit d'ailleurs pas que dans l'audiovisuel. Son but n'a rien à voir avec la transmission de valeurs ou le rayonnement du pays : c'est du business. Elle fait énormément de prêts – et très peu de dons – à des pays ou à des associations qui ne peuvent pas les rembourser, ce qui crée une dépendance de plus en plus forte. Plutôt que de se battre avec des armes, c'est ainsi que la Chine a quasiment pris la direction de certains médias nationaux et avance inexorablement.
Pour ce qui est du numérique, le fait est, malheureusement, qu'il peut être plus facilement accessible en Afrique. Nos médias doivent donc en tenir compte.
S'agissant des rapports de la Cour des comptes, j'ai tendance à distinguer les préconisations qui se rattachent réellement à ses responsabilités et d'autres remarques. Je pense que la Cour des comptes doit s'attacher aux comptes : la question de l'opportunité, elle, relève des dirigeants de l'entreprise, libres de choisir leurs méthodes et leurs moyens. La Cour n'a pas à leur dire ce qu'ils auraient dû faire ou non, mais à établir s'ils ont bien ou mal utilisé les fonds publics. Je pense que la Cour des comptes a outrepassé ses compétences dans certaines remarques sur la gestion de France Médias Monde. Il convient de prendre en compte l'absence de moyens et, donc, le fait qu'une société soit obligée de se débrouiller comme elle peut pour accomplir la mission que lui a confiée l'État.