Vous faites souvent référence à des contrats dans lesquels nous nous sommes fait flouer – c'est une sorte de spécialité de votre Gouvernement… : le contrat des sous-marins, les négociations sur la pêche… Les pêcheurs pourraient vous parler des promesses qui leur ont été faites et qui ne sont pas tenues ! On leur dit : « Ça va venir, ça va venir », mais ça ne vient pas.
J'en reviens à la question des vaccins. Après que le président de notre commission l'a fait, et bien fait, vous avez qualifié de « dogmatiques » ceux qui disent qu'il faut lever les brevets, et je me sens visé. Or, si dogmatisme il y a, monsieur le ministre, il est de votre côté. Alors que les laboratoires se sont déjà considérablement enrichis avec ces vaccins, vous ne pouvez dire le contraire, on nous annonce une quatrième vague de la pandémie, dont la cause est peut-être que des millions de gens dans le monde ne sont pas vaccinés. Aussi longtemps qu'ils ne le seront pas, il y aura une cinquième, une sixième, une énième nouvelle vague. Il y a donc urgence à créer les conditions telles que toute la population mondiale soit vaccinée. Vous nous avez parlé d'une « troisième voie » et, comme à chaque fois que ce concept resurgit, je me méfie. Non, la troisième voie n'est pas la voie raisonnable : c'est la voie des multinationales qui s'enrichissent actuellement, et vous voulez, par dogmatisme libéral, faire en sorte qu'elles continuent de s'enrichir. Le bénéfice par dose sera peut-être un peu moindre, mais comme le nombre de doses sera multiplié par des dizaines de millions, elles s'enrichiront énormément. Ce dogmatisme libéral devrait cesser : vous devriez avoir à cœur la santé de la population mondiale et donc faire en sorte que les brevets soient levés par ceux qui ont déjà gagné beaucoup d'argent et amorti leurs frais de recherche, afin que l'argent public qui a été investi dans ces recherches soit remobilisé par les laboratoires pharmaceutiques pour accompagner la production locale des vaccins nécessaires à toute la population du globe.