Intervention de Marion Lenne

Réunion du mercredi 1er décembre 2021 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarion Lenne :

Dans mon rapport sur le projet de contrat d'objectifs et de moyens entre l'État et Campus France pour la période 2018-2020, j'ai insisté sur la nécessité de renouveler la réflexion sur la mobilité étudiante, de réformer le système des bourses et de se fixer des objectifs clairs et chiffrés en la matière. J'ai répété cette demande en 2019 avec Pascal Brindeau, dans notre rapport sur l'accueil des étudiants étrangers en France. En effet, leur présence est aussi bénéfique pour l'économie française que la formation d'étudiants français à l'étranger. Mais encore faut-il augmenter le nombre des bourses et renforcer la lisibilité des critères de leur attribution, dans le cadre d'une stratégie prédéfinie.

Votre rapport fait état d'une stabilité du nombre de bourses accordées par la France aux étudiants kényans et d'un impact faible de la crise sanitaire – 24 bourses ont été attribuées en 2021. Ce chiffre, très faible, n'est pas en soi significatif, mais tout de même… Selon l'UNESCO, le nombre d'étudiants en mobilité dans le monde est passé de 800 000 en 1975 à 5,6 millions en 2018. Le boom de ce « marché » a incité de nombreux pays à investir massivement et à s'engager dans une concurrence féroce pour accueillir le maximum d'étudiants.

Leur présence est un signe de vitalité et d'excellence de l'enseignement supérieur et elle permet de constituer un stock de main-d'œuvre hautement qualifiée, à condition de pouvoir et de vouloir retenir les étudiants diplômés. C'est à se demander pourquoi la France est aussi mauvaise élève en la matière ! Campus France le déplorait l'année dernière : l'écart entre ce que nous votons au Parlement et ce qui est réellement dépensé en matière de bourses s'accroît d'année en année.

Nous sommes aussi témoins de déclarations pour le moins démagogiques de certains candidats à l'élection présidentielle, qui voudraient limiter les flux migratoires estudiantins. Or il est évident qu'on ne peut pas se passer de jeunes talents.

Madame la rapporteure, l'accueil des étudiants étrangers est-il, selon vous, en danger en France ? Votre rapport évoque plusieurs solutions, mais quand seront-elles mises en œuvre ?

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