Intervention de Christian Hutin

Réunion du mardi 11 janvier 2022 à 21h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

Monsieur le ministre, sans doute me trouverez-vous quelque peu acerbe – ce qui n'est pas dans mes habitudes. Ma première question sera simple : trouvez-vous normal que le ministre de l'Europe et des affaires étrangères ne nous ait pas rencontrés depuis plus de trois mois ? C'est tout de même beaucoup, même si la Constitution de la Ve République est un peu particulière quant aux possibilités offertes à l'opposition pour intervenir sur un certain nombre de dossiers internationaux et que l'intitulé de votre ministère privilégie l'Europe.

Vous avez lu des notes qui vous ont été préparées avec le brio et le talent que nous connaissions déjà quand vous étiez dans notre majorité et qui ne vous ont pas quittés. Comme nous ne sommes pas à huis clos, je conçois parfaitement que votre expression soit encadrée. À ce propos, monsieur le président Bourlanges, ne vous inquiétez pas : aucun service étranger n'a découvert quoi que ce soit aujourd'hui ! Je pense même qu'ils ont dû interrompre leur visionnement, considérant qu'il n'y a aucune chance pour que cela se produise. Dans Le Monde diplomatique et dans un certain nombre de journaux d'Orient et d'Afrique, on en apprend à peu près autant que ce que j'ai appris ce soir. Cette situation est regrettable compte tenu de l'importance que peuvent avoir un parlement et une opposition. Permettez-moi donc de ne pas m'associer au concert de louanges car, non, cela ne va pas ! Nous sommes face à un vrai problème de participation démocratique, je tiens à vous le dire en toute simplicité, y compris au sein de la majorité, pour ceux qui parmi eux ont une conscience vive de ce qu'est la démocratie participative et représentative.

Au-delà de cette réflexion, sans doute excessive mais qui me semble légitime, nous savons tous que le nerf de la guerre est l'argent. Qui finance donc le groupe Wagner ? Certainement pas la Russie, qui est exsangue. Qui paie donc ces mercenaires dans les pays où ils interviennent étant entendu que, selon leurs compétences, ils perçoivent entre 2 000 et 10 000 euros par mois. N'est-ce pas nous qui payons par un circuit détourné ? J'aimerais le savoir.

Par ailleurs, je vous rends hommage pour vos propos sur le Liban. La crise sanitaire crée une situation particulière mais nous connaissons tous les très nombreux et remarquables médecins libanais qui œuvrent dans nos hôpitaux. Aujourd'hui, la moitié des Libanais travaillent en dehors de leur pays, où il me semble essentiel de restaurer une stabilité monétaire. Le fonds franco-saoudien constitue probablement l'une des solutions pour ce faire. Vous faites bien de le soutenir.

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