Selon les statistiques établies au 31 décembre 2020, votre ministère compte 28 % d'ambassadrices, contre 11 % en 2012. Les postes de direction et de chefferie de service sont occupés à 28 % par des femmes, contre 22 % en 2012. Bien que ces chiffres demeurent bas, nous devons saluer ces progrès.
Dans une tribune du 9 mars 2019 conjointe avec Marlène Schiappa, à l'époque secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, vous annonciez que la France était à l'œuvre pour promouvoir une véritable diplomatie féministe, une diplomatie concrète qui ne se contente pas du discours mais agit efficacement pour soutenir les femmes, toutes les femmes.
À la suite de cette déclaration, vous avez annoncé lors de la Conférence des ambassadeurs et des ambassadrices du 29 août 2019, à Paris, que vous lanciez un « plan complet pour la parité ». Si une dynamique de féminisation du corps diplomatique est incontestable et appréciable, il n'en demeure pas moins que la véritable lacune ne réside peut-être pas seulement dans la faible féminisation mais dans la considération des femmes par le corps diplomatique lui-même, comme j'ai pu en faire l'expérience. Mes différents déplacements m'ont permis de constater des comportements paternalistes récurrents, une infantilisation systématique des femmes et, surtout, une incapacité persistante à considérer la femme comme l'égale de l'homme.
Selon vous, qui défendez la diplomatie française comme vitrine exemplaire de notre savoir-être et de notre savoir-vivre, une mise à niveau ne serait-elle pas nécessaire pour qu'elle le soit effectivement ? Comment peut-on penser ou repenser la formation de nos futurs diplomates français à l'égalité entre les femmes et les hommes ?