Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 11 janvier 2022 à 21h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

Comment la France et l'Europe comptent-elles assumer et assurer une autonomie de décision pour pouvoir rediscuter avec la Russie et la Chine, faire valoir leurs désaccords tout en se montrant constructives et ouvrir d'autres perspectives que celles qui semblent s'annoncer ?

Pourquoi la France s'oppose-t-elle à l'intégration de la notion de présomption de non-usage dans le texte relatif à l'usage des armes explosives en zone peuplée ? Est-ce en raison de notre diplomatie de vente d'armes ? Nos clients importants comme l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, qui bombardent le Yémen, nous demandent-ils, en échange de quelques Rafale, de bloquer ce processus et de ravaler nos valeurs ?

Comptez-vous maintenir encore longtemps la coopération franco-égyptienne sur le renseignement, appelée « opération Sirli », qui permet à l'Égypte de mener des assassinats extrajudiciaires ou pensez-vous là encore, en échange de quelques Rafale, ignorer ce sujet et ravaler nos valeurs ?

Le 10 janvier, la France a pris des sanctions contre le Mali mais elles pèseront plus sur la population malienne que sur ceux qui sont dans l'illégalité. Est-ce là un bon choix politique ? Cela ne renforcera-t-il pas le sentiment anti-français de la population, alors qu'elle crache déjà sur notre armée lorsqu'elle passe devant elle ?

La CEDEAO, qui « gère » le franc CFA, joue-t-elle le bon rôle ?

La diversification de la sécurité de nombreux pays africains – je songe au groupe Wagner – ne fait-elle fait partie des sujets sur lesquels ces derniers s'interrogent ? Depuis treize ans que nous sommes au Mali, n'aurions-nous pas pu aider les Maliens à assurer leur sécurité plutôt que d'avoir chargé l'armée française de le faire à leur place ? Chez nous, en bord de mer, on dit qu'il vaut mieux apprendre à quelqu'un à pêcher plutôt que de lui donner régulièrement du poisson. Il en va de même de la sécurité pour les Africains : au Mozambique, nous avons aidé l'armée à soutenir la lutte contre le terrorisme.

La dernière déclaration que vous avez faite avec les quatre autres pays détenteurs de la bombe atomique est intéressante. L'ambassadeur de Chine tenait le même langage que le ministre des affaires étrangères français, comme quoi, il existe des terrains d'entente ! Malgré l'accord de non-utilisation de la bombe, ne pensez-vous pas que la France pourrait tout de même observer ce qui se passe dans le cadre du Traité sur l'interdiction des armes nucléaires (TIAN) ? Quatre-vingt-six États l'ont signé et cinquante-neuf l'ont ratifié, me semble-t-il, mais la situation ne cesse d'évoluer.

Il semblerait que, le 2 décembre dernier, la nomination d'une ambassadrice française en Syrie soit intervenue. Qu'en est-il vraiment ?

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