En Libye, parmi les quatre-vingt-dix-huit candidats, il en est un qui sort du lot en raison de son pedigree : le fils de Mouammar Kadhafi, Seif al-Islam. Candidat après avoir été invalidé une première fois, il est poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et c'est certainement lui qui est le mieux à même de fédérer l'ensemble des tribus libyennes. Quelle est la position de la France à ce propos ?
Concernant le Mali, j'observe depuis vingt-quatre heures qu'un puissant sentiment de patriotisme et une grande solidarité se font jour autour de la junte : 75 % des messages postés sur les réseaux sociaux, au Mali, soutiennent les autorités militaires et appellent à l'unité nationale et 72 % des publications estiment que la CEDEAO est manipulée par des puissances étrangères. Avec un axe Moscou-Alger-Bamako et une partie des pays de la CEDEAO qui décident de sortir de l'embargo – c'est le cas notamment de la Guinée-Conakry et de la Guinée-Bissau – ne pensez-vous pas que, plutôt que de revenir à la situation antérieure, les cartes pourraient être rebattues dans cette partie de l'Afrique ?
Enfin, au Tchad, où le chef de l'opposition Succès Masra a organisé dans le stade de N'Djamena un immense meeting de 65 000 personnes autorisé par les militaires et où les prisonniers ont été libérés, nous arrivons peut-être à une étape nouvelle et la situation pourrait s'inverser. Pensez-vous que les autorités internationales, l'Europe ou d'autres structures pourraient avoir une approche plus constructive et plus anticipative au lieu de se retrouver devant le fait accompli ?